dimanche 8 juillet 2018

Ainsi parla Rma, le fileur de temps… 58

Quatre jours étaient passés. Résal utilisait son bras autant qu’il pouvait. Pourtant là, il avait des doutes.
   - Il n’y a pas un autre chemin ? demanda-t-il.
Il connaissait déjà la réponse. Il tentait juste de gagner du temps. Il savait que le baron Corte était à leur poursuite.
   - Il est trop loin. Corte nous aurait rejoints avant. On va laisser le fils de Chtin ici, et on va passer, et toi aussi….
   - Mais les chiens ? demanda Koubaye.
Sirop reprit la parole :
   - Un fils de Chtin ne craint pas les chiens. Corte n'est pas parti pour chasser du gibier mais chasser l'homme. Ses chiens courent vite mais sont trop légers. Quant à lui, il aura ses armes de guerre. Son arc est trop faible pour tuer un boeuf Oh’men. Ils ont le cuir trop épais… mais là n'est pas la question. Je vais passer suivi de Koubaye. Puis je ferai des allers-retours pour pousser nos affaires et puis tu passeras.
Joignant le geste à la parole, il attrapa un des sacs et se dirigea vers le passage. Deux cordes tendues entre les deux bords du canyon servaient de pont. On mettait les pieds sur une et on se tenait à l'autre. Siemp traversa rapidement, sans difficulté. Résal admira son aisance en le voyant revenir aussitôt.
   - Pour toi et pour Résal, on va faire autrement.
Koubaye se retrouva attaché au cordage du haut. Il pensa à Rma, espérant qu'il ne trancherait pas sa corde. Le vide, le vent et les mouvements eurent raison de son courage. Au milieu, il sentit ses jambes trembler. Il entendit tinter ses oreilles. Bientôt ses bras devinrent comme de la guimauve. Il eut la sensation de tomber.
Siemp jura. La corde était vieille. Quand il l'avait vue, il avait décidé qu'on ne passerait qu’un par un. Là, devant l'urgence, il s'élança sans même s’assurer. Koubaye pendait comme un poisson au bout d'une ligne. Siemp attrapa la corde qui le retenait. Koubaye avait encore l'aspect frêle des adolescents. Siemp le cala contre sa hanche. De sa main gauche, il tenait la corde d'en haut et, par petits gestes, faisait glisser la boucle du cordage qui assurait Koubaye. La traversée fut longue. Siemp s'écroula à l'arrivée, à bout de souffle. Il tira quand même Koubaye pour le mettre en sécurité. Résal utilisa la même technique. Il ne tint la corde que de son bras valide. De l'autre, il portait un sac. Arrivé sur l'autre rive, il se précipita vers Koubaye, fouilla dans son sac pour en extraire le coffret. Il l'ouvrit et mit la main de Koubaye sur la pierre. Siemp, qui était encore incapable de poser une question, vit avec étonnement Koubaye revenir à lui. Dès qu'il put, Siemp déclara :
   - Je vais aller chercher les sacs, reste avec lui.
Résal ne compta pas les allers-retours. Bientôt il entendit Siemp libérer le boeuf. Il fut étonné de voir que l'animal semblait avoir compris. On entendit décroître le bruit de ses sabots pendant que Siemp faisait sa dernière traversée.
   - Il va bien ?
   - Je vais bien, répondit Koubaye en se mettant debout.
   - Alors, reprit Siemp, allons-y !
Il prit les deux sacs les plus lourds. Résal fit de même, laissant ce qui était le plus léger pour Koubaye.
Ils commencèrent par descendre un peu sur un bon chemin qui longeait la rivière qu'ils venaient de traverser. Puis Siemp prit une trace plus qu'un chemin qui partait vers la droite. C'est ainsi que commença l'ascension du mont des vents. Au bout d'un trop long moment au goût de Koubaye, ils firent une pause. Résal déposa ses sacs en faisant la grimace.
   - Désolé, dit Siemp, mais il n'y a aucun ravitaillement avant d'arriver. Pour l'eau, je sais où sont les sources.
   - Je sais bien que tu ne nous charges pas pour le plaisir, répondit Résal, mais…
Il n’alla pas plus loin, on entendit l'écho d'un beuglement et des aboiements de chiens. Il y en eut d'autres, puis le silence revint.
    - J'espère… J'espère qu'il va bien…
    - Moi aussi, Koubaye. C'est une très belle bête, répondit Siemp. Si jamais il lui arrive malheur, il me faudra le remplacer et dédommager le clan. Fais comme moi… Fais lui confiance, c'est un fils de Chtin !
Ils reprirent la montée. Arrivés en haut, Koubaye s'attendait à découvrir le mont des vents. Il vécut la déception de ne voir que des crêtes perdues dans la brume. À sa question, Siemp répondit en montrant une direction. Avant que Koubaye ne demande autre chose, Siemp était déjà parti dans la descente.
Quand arriva le soir, les traits étaient tirés. Ils avaient marché longtemps et poussé deux cols. Siemp était ravi du fait. Ils s'étaient arrêtés à mi-pente, à cause de l'abri.
   - Je pense qu'on ne fait pas de feu, dit Résal.
Siemp eut un grand sourire.
   - Si, on peut. Les montagnards nous ont déjà sûrement repérés… on les verra en leur temps. Quant à Corte, il n'a pas dû passer le canyon. Et s'il a envoyé des hommes… ils seront morts demain. Les montagnards ne les supportent pas.
Cela fit rire Résal. Il se sentait enfin à l'abri. Depuis son départ de Sursu, il vivait dans la peur. En réfléchissant bien, il vivait dans la peur depuis son enfance. Pour la première fois, dans ces montagnes, il vivait un moment de sécurité. Koubaye était un ami de la Bébénalki. Il possédait des dons de sachant. Et lui, Résal, lui était indispensable comme gardien de la pierre de la déesse.
Koubaye était épuisé mais heureux d'avoir retrouvé des montagnes. Seule ombre au tableau, l'évocation des combats et des morts. Son esprit, engourdi de fatigue, refusait de réfléchir. Bien sûr, c'était important mais là… fallait dormir. Sitôt le repas pris, il alla se reposer au fond de la grotte. Presque aussitôt allongé, il dormit.
Il était encore dans l'atelier de Rma. Il ne se lassait pas de voir se tisser la trame du temps. Les cordes étaient là, à la fois identiques et différentes. Une des différences était dans leur longueur. Koubaye en vit de très longues et d'autres très courtes. Parfois de longs brins traversaient tant et tant de fils de trame qu'ils disparaissaient très vite du dessin, d'autres bien que plus courts montaient de rang en rang traçant une ligne droite qui persistait longtemps. Il vit que la trace du fils de Chin était de celle-ci. Elle avançait en une ligne presque droite, contrairement à celles des chiens qui s'arrêtaient nets. Rma filait le temps de la nuit. Koubaye le vit trancher des fils. Il se dit que Siemp avait raison. Les montagnards naturellement n'aimaient pas les hommes du baron Corte.
Quand revint le matin, Koubaye se sentait bien. Pendant qu’ils mangeaient, il dit :
   - On rencontrera les montagnards ce matin, en haut d'une rude montée.
Siemp acquiesça :
   - Je vois où cela sera. Laissez-moi parler. Je comprends un peu leur langue et je connais leurs coutumes.
Ils reprirent leurs sacs. Ils finirent la montée, passèrent un nouveau col dans les nuages. Koubaye pensa : “ Toujours pas de vent, et pas de mont !” Ils suivaient un chemin muletier. La montée était supportable. Siemp fit une pause en désignant un sentier partant à gauche :
   - Voilà la rude montée. N'oubliez-pas, laissez-moi parler.
Ils commencèrent l'ascension. La pente était forte et cela durait, durait, durait. Les ventres commencèrent à réclamer. Ils étaient presque au sommet, essoufflés et suant, quand ils viennent que le chemin était barré par un solide gaillard tenant un épieu à la main.
   - Rourg ta kva.
Le ton était comminatoire. Siemp, qui menait la marche, se redressa autant qu'il put sans mettre son équilibre en péril.
   - Svag ti hall, dit-il. Diem celu fag hack vent.
Le montagnard fit un geste et des hommes, armés d'arc, prêts à tirer, se montrèrent.
   - Moi, pas croire toi. Tuer dix hommes dire comme toi.
   - Huit, tu n'as tué que huit hommes.
Siemp se retourna pour fusiller du regard Koubaye qui venait de parler.
Le montagnard brandit son épieu.
   - QUI TOI ÊTRE POUR METTRE PAROLES MOI EN DOUTE ?
   - Je suis Koubaye et j'ai vu Rma trancher huit fils de vie, pas un de plus.
Siemp était catastrophé. Il savait qu'il ne fallait jamais mettre la parole d'un montagnard en doute.
   - C’est encore un enf..., commença-t-il.
Le montagnard ne l'écouta pas. Il regardait Koubaye droit dans les yeux :
   - Toi pouvoir dire combien montagnards ici ?
   - Rma a tissé quinze brins, mais il a tranché le plus jeune. Il y a toi, les cinq avec les arcs et huit sont derrière nous. Mais tu es un grand chef, aux nombreuses victoires.
Ayant dit cela, Koubaye s'avança jusqu'au montagnard, toujours menaçant. Il se planta devant lui.
    - Maintenant soit tu me tues et Rma tranchera le fil de ta vie comme tu auras tranché le mien, soit, je passe et Rma utilisera cette pleine navette qu'il a pour tisser ta vie.
   - Pourquoi moi croire toi ?
   - Tu es Bulgach, et Rma vient de commencer à tisser avec un nouveau fil dans ta maison. Ta femme vient de mettre au monde un garçon.
Le montagnard abaissa le bras, jeta un regard ahuri à Koubaye et dit :
   - Malheur à toi si fausse nouvelle.
Il partit brusquement en courant. Les autres montagnards avaient disparu. Siemp et Résal se regardèrent avec étonnement, un peu sidérés par la situation. Koubaye leur dit :
   - Allons-y, je suis sûr qu'on a encore du chemin à faire...
Avant d'arriver au col, ils entrèrent dans le brouillard. Le sentier était bien tracé. Dans la descente, les choses se compliquèrent. Plusieurs fois, il fallut choisir la bonne trace. Quand ils sortirent du brouillard, Siemp fit le point en jurant contre ces nuages qui bloquaient toute visibilité.
   - On est dans la bonne vallée, mais un peu trop au nord. Ce n'est pas grave… mais on va perdre une demi-journée.
 Arrivés en bas de la pente, ils traversèrent un ruisseau à gué. Ils en profitèrent pour faire le plein des gourdes. C'est plus chargés qu'à la descente, qu'ils partirent à l'assaut de la pente suivante. Siemp avait expliqué à Koubaye qu'à chaque col, ils étaient plus hauts, qu’ils allaient traverser les nuages avant de voir le mont des vents. Rapidement, ils furent dans la brume des nuages. La visibilité variait passant de un pas à une dizaine au maximum. Autour d'eux, tout prenait une forme fantasmagorique. Siemp pensa à cela en découvrant cette forme sur le bord du chemin. Il allait tirer son épée quand une forme bêlante traversa le chemin. Ce n'était qu'un berger. Il soupira. La forme de leva. C'était un montagnard :
   - Toi, mauvais chemin, dit-il à Siemp.
Ce dernier le regarda de travers.
   - Et qu'est-ce que tu en sais ?
   - Bulgach dire moi, aller avec toi sinon toujours perdu cause beaucoup nuages.
   - Bulgach t'a envoyé ?
   - Oui, lui très heureux. Avoir fils comme a dit Sachant. Lui dire prendre mouflons et guider.
Il siffla un coup attirant trois solides bêtes sur lesquelles il attacha les sacs.
   - Maintenant partir, sinon pas refuge avant la nuit.
   - Tu sais où on doit aller ?
   - Sachant toujours aller Mont des vents.
Le montagnard se mit en marche. Il avait mis une cloche à un mouflon. Déchargés de leurs sacs, ils s'avancèrent d'un bon pas. Leur guide s'appelait Rokbrice. Vu sa taille et sa stature, il dominait les autres. Dans les batailles, il avait toujours été du côté des vainqueurs. Certains le disaient protégé de Rma. Arrivés au col, sur un sol de rochers nus poussaient quelques lichens. Quand Siemp montra le chemin, Rokbrice lui dit :
   - Nous passer par crêtes...
   - Non, c'est trop dangereux avec le vent.
   - Danger si vent, pas si nuages. Gagner du temps.
Ils avancèrent sur un chemin étroit, avec de chaque côté, la pente. Comme on ne voyait qu’à un pas devant soi, ils marchèrent en restant attentifs au bruit de la cloche du mouflon, aux paroles de Rokbrice et aux pieds de celui de devant. Vers la fin de l’après-midi, le ciel commença à s’éclaircir et Rokbrice à les encourager à se dépêcher. Koubaye pensa que c’était mauvais signe. Petit à petit, il sentit l’air venir de sa droite prendre de la puissance.
   - Encore effort,  déclara Rokbrice, vite !
Ils atteignirent une plateforme alors que montaient les premières rafales. Rokbrice riait comme un enfant qui a réussi. Les nuages disparurent rapidement découvrant un paysage extraordinaire. Au loin, se dressait, seul et fier, le mont des vents. Il dépassait le paysage de toute sa hauteur, piton solitaire au milieu des chaînes de montagnes. Koubaye n’en croyait pas ses yeux, partout autour de lui, les crêtes vertigineuses succédaient aux crêtes vertigineuses. Faites de rocs aux formes acérées, elles formaient un entrelacs complexe où l’oeil se perdait. Il se retourna pour regarder le chemin parcouru. Il sursauta. Ils étaient passés sur un chemin minuscule bordé de vides vertigineux. Un faux pas : ils étaient morts. Il comprit mieux le rire de Rockbrice. Jamais ils n’auraient pris cet itinéraire sans les nuages pour cacher les dangers. Le vent devenait violent et son bruit assourdissant. Là où ils étaient, un enrochement les protégeait. Siemp regardait incrédule le chemin derrière lui.
   - Mais… Mais t’es complètement fou, dit-il à Rokbrice
   - Bulgach dire pareil, répondit l'intéressé en riant de plus belle. Deux jours gagnés… très bon !
Il désigna la vallée en dessous :
   - Chemin par-là !
On ne voyait qu’une mer de nuages que le vent agitait. Siemp exprima son scepticisme, ce qui fit rire Rockbrice qui répondit :
   - Faire confiance. Moi connaître toute la montagne !
Il s’engagea avec ses mouflons dans la descente. Ils furent bien obligés de le suivre. Avec le soir et le vent, ils ressentirent le froid. Rokbrice les amena à une grotte, où ils passèrent la nuit.
Au matin, le soleil brillait et le vent ne hurlait plus. La brise était fraîche. Ils suivirent Rokbrice qui les faisait passer sur des chemins que Siemp n’avait jamais parcourus. Ils ne passèrent jamais sous les nuages qui faisaient un couvercle sur les vallées en dessous.
   - Ici toujours beau !
Ils croisèrent des troupeaux de mouflons sauvages et virent voler les aigles au loin. Le monde autour d’eux était très minéral. Seules poussaient quelques plantes entre les cailloux ou dans les failles des rochers.
   - On ne voit pas de neige, fit remarquer Koubaye. Pourtant la montagne est haute !
   - Nuages jamais assez hauts, répondit Rokbrice, pour recouvrir montagne. Monter un peu. Chemins parfois dans les nuages, mais sommets jamais.
Au troisième jour, Siemp reconnut le bien-fondé de l’itinéraire de Rokbrice. Ils suivaient des lignes de même niveau au lieu de monter et de descendre de vallée en vallée. Il ne s’était jamais approché si vite du Mont des vents. Balima serait content. L’enseignement de Koubaye était la chose la plus importante qu’il pouvait réaliser de toute sa vie. Siemp connaissait Balima depuis longtemps. Il était à son service depuis qu’il était entré à l’école d’un maître de haut savoir. Il l’avait vu gravir les échelons des savoirs. Il lui avait rendu des services qui avaient permis à Balima d’être toujours là où il fallait quand il fallait. Quand il avait accepté de conduire Koubaye au Mont des vents pour que Balima l’enseigne, il était toujours dans cette logique de permettre à Balima de devenir le prochain détenteur du Savoir Ultime. Voir Koubaye agir, vivre, et découvrir son don de Sachant lui faisait voir les choses différemment. Balima voyait en Koubaye un instrument de sa politique, Siemp commençait à le voir comme l’avenir du peuple. Presque à l’arrivée, il ne savait plus s’il devait le conduire chez Balima ou… mais il ne voyait pas d’autre alternative.
Son espoir était en Koubaye qui visitait l’atelier de Rma et avait reçu la Pierre de la déesse Bénalki. Balima ne serait pas de taille face aux dieux… Enfin, il l’espérait.
Koubaye n’avait pas ces interrogations. Il marchait la plupart du temps à côté de Rockbrice. Il maîtrisait maintenant la langue des montagnards, hormis l’accent, ce qui faisait éclater de rire le géant tonitruant qui leur servait de guide. Il avait hâte d’arriver et d’apprendre tous les savoirs.
Les jours suivants, ils progressèrent vite. Le Mont des vents occupa bientôt tout l’espace devant eux et toutes leurs pensées.
Au milieu d’une matinée, Rockbrice montra une crête étroite :
   - Voilà dernier passage ; après Mont des vents
Les mouflons étaient partis, sautant de roches en roches malgré leurs charges. Les hommes suivirent plus prudemment. Koubaye faillit tomber une fois. Siemp entendit Rockbrice morigérer Koubaye.
   - Pas bon ! Pas regarder but trop fixement, regarder pieds ! Regarder but quand pieds en sécurité !
Koubaye répondit :
   - Trémen Il Dute.
Ce qui fit rire Rockbrice à gorge déployée. Siemp, qui parlait un peu la langue, avait entendu. Koubaye venait de dire  “ Tu as raison, grand frère”  à cette montagne de chair et d’os. Cela le fit sourire un peu jaune. Il n’avait jamais eu cette complicité avec Koubaye. Il n’eut pas trop le temps de s'appesantir sur ses sentiments, il y avait une faille devant lui et pas un nuage pour la cacher. Rockbrice, comme ses mouflons, la sauta en s’en jouant. Koubaye appela le géant à l’aide. Ce dernier refit le saut, prit koubaye sur ses épaules et en un bond fut de l’autre côté. Résal et Siemp s’arrêtèrent au bord. La faille faisait deux pas de large mais elle semblait sans fond. Résal s’élança et faillit rater son atterrissage. Sans la main forte de Rockbrice, il aurait glissé en arrière. Siemp refusa la main tendue et fit un bond si long qu’il atterrit près de Koubaye qui battit des mains pour montrer sa joie. Et puis dans un élan spontané, il prit Siemp dans les bras, lui planta deux baisers sur les joues et lui dit :
   - On y est ! Ça y est, on y est !

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