vendredi 25 juillet 2014

Le soleil brillait le lendemain. Lyanne alla se promener sur la plage alors que la mer était haute. Il regarda l’horizon. Il ne vit pas de voile au loin. Il se promena ainsi se laissant bercer par le bruit des vagues et le souffle du vent. Cela dura un moment. Quand le soleil approcha du zénith, il remonta vers la ligne des bâtiments.  C’est alors qu’il vit arriver la princesse. Elle avançait toujours suivie par sa suivante et par ses guerriers.
- Ah ! yous aussi, yous yous promenez.
- Le soleil est haut. L’oracle nous attend bientôt. Avez-vous vu quelque chose en mer ?
- Non, le prince mon père ne les attend que demain. Nous sommes partis précipitamment.
- Votre histoire semble mouvementée.
- Ye sens la vôtre aussi très yntéressante. 
Les guerriers s’étaient remis en cercle autour d’eux, l’arme au poing.
- Ils vous protègent beaucoup, dit Lyanne.
- Sans eux, ye ne serais pas là.
- Vous pourrez me raconter cela.
Voyvoylin ouvrit la bouche pour répondre quand le chef des guerriers dit quelque chose tout en montrant l’homme qui venait d’arriver au bord de la plage. La princesse eut l’air contrarié. Elle fit une petite moue et dit :
- Mon père me demande de rentrer. À bientôt.
- À bientôt, princesse Voyvoylin.
Lyanne la regarda s’éloigner en se posant des questions sur les intentions de la jeune femme et sur l’attente qui était la leur.

Quand il regagna sa maison, Trend l’attendait.
- L’oracle m’a envoyé. Il vous demande de vous joindre à sa personne maintenant. Si vous le désirez, il a mis ce vêtement à votre disposition. Mon maître a choisi du rouge.
- Tu remercieras l’oracle, serviteur de l’oracle. Le rouge est une bonne couleur pour moi.
- Dès que vous êtes prêt, je vous montrerai le chemin, dit Trend en s’inclinant.
Lyanne s’habilla rapidement. Trend attendit devant la porte que Lyanne soit prêt. Il s’inclina devant lui quand il sortit puis se retournant le guida vers l’esplanade. Lyanne fut amusé par tout ce cérémonial. Les habitations formaient comme un hameau où il aurait été difficile de se perdre. Non loin du kiosque où se tenait l’oracle pour prophétiser, avait été posés des tables basses et de multiples coussins formant des espaces qu’on devinait doux.
Un des espaces était déjà occupé par la princesse. Derrière elle se trouvait sa servante, et encore derrière Myinda raide comme une lance et ses guerriers aussi immobiles que les colonnes du bâtiment des fumées où se tenait l’oracle. Si les convives allaient manger allongé, l’oracle état déjà assis sur un curieux siège bas en bois dont on devinait la richesse des sculptures. 
Voyvoylin était allongée face à l’oracle, à sa droite et à sa gauche les places étaient libres. D’autres emplacements étaient disponibles un peu en retrait. Moins richement décorées, elles attendaient d’autres convives.
- You êtes là… mais ye ne sais même pas votre nom...
- Mon nom est Louny, princesse Voyvoylin.
- Yous êtes au moins prince…
- Oui, princesse, au moins. Je suis en quête et mon royaume est loin d’ici.
- UNE QUête, c’est passionnant.. Nous yaussi.
- J’ai cru comprendre en arrivant que justice venait d’être rendue…
- Oui, cher prince… Yustice fut rendue. Il y a bien longtemps que cela aurait dû être fait… Mais yous-même… Ye n’ai pas vu de bateau.
- J’ai abordé l’île de l’autre côté et je suis venu en suivant la plage.
- Et yous yavez survécu à tous ces yorribles monstres qui grouillent dessus.
- Ils sont plus souvent absents que présents. J’ai choisi les moments.
Lyanne sentait la princesse très curieuse d’en savoir plus sur sa quête. Il éluda encore une ou deux questions quand apparurent des gardes.
- Voilà mon père, dit Voyvoylin en se redressant.
Lyanne se leva aussi, seul l’oracle resta assis. Ce dernier avait écouté l’échange sans dire un mot, le visage caché sous la capuche.
Kayallin était grand et large d’épaules.
“ Superbe guerrier !” pensa Lyanne. La démarche souple lui rappela celle des loups noirs. À sa ceinture une épée longue lui battait les jambes comme mue par une volonté propre. Derrière lui venaient deux autres personnages lui ressemblant par leur allure, encore après venait la garde. Kayallin vint s’incliner devant l’oracle.
- Y’espère ne pas être en retard ?
- Rassurez-vous, roi Kayallin, vous arrivez au bon moment.
- Ye ne suis pas encore roi. Tant que le conseil ne m’aura pas reconnu…
- Les bateaux arrivent, prince futur roi. Nous monterons alors au sommet pour un grand oracle.
Kayallin s’inclina à nouveau et se dirigea vers la place restée libre. Les autres se répartirent sur les sièges dans un ballet bien réglé. Lyanne nota ce détail. Ils savaient tous comment se comporter.
Avant de s’installer, Kayallin se tourna vers Lyanne.
- Ye vous salue, noooble étranyer.
- Je vous salue, prince, futur roi Kayallin.
- Êtes-yous familier de ces lieux comme l’est mon peuple.
- Je suis en quête et passe par ici en suivant les signes que m’adresse le destin.
- Une quête ? Nous réservons ça aux enfants ! Les hommes faits ont d’autres ambitions.
- Comme celle de devenir roi ?
- NON ? Comme celle de la yustice ! Nous nous battons pour la yustice !
Lyanne n’insista pas. Il ne sentait pas chez son interlocuteur assez d’humour pour supporter la discussion.
L’oracle intervint :
- Prenez place, vous êtes mes invités.
Après un dernier échange de regard, Kayalin et Lyanne prirent place.
Aussitôt un gong résonna. Ce fut le signal. Les premiers plats arrivèrent. Devant la qualité de ce qui était servi le prince qui attendait d’être roi se détendit.
L’oracle reprit la parole :
- Le prince Louny qui cherche ce qu’il ne sait pas nous racontera sa quête plus tard. Il serait bon qu’il entende la vôtre prince, futur roi Kayalin.
Ce dernier fit un signe de tête d’approbation.
- Mon pays est à trois yours de bateau de cette île. Depuis touyours nous entretenons des relations étroites avec l’oracle. Quand il exiSte plusieurs prétendants au trône, nous venons iCi. Souvent nous avons évité des guerres. Nous faisons de même quand menaCent les catastrophes. Quand Yourtalin arriva sur le trône, il était yeune et puissant. Il était notre yespoir face à la menaCe des Sérinya. Ils avaient déjà envahi la vallée de Stiefline et nous allions manquer de vivres. Il a trouvé les mots pour que tous nous avancions ensemble. On n’avait pas vu ça depuis… depuis… Ye crois que le grand oracle était encore vivant.    
- Qui est le grand oracle ? interrompit Lyanne.   
Ce fut l’oracle qui lui répondit :
- Il fut le premier et sa vie fut longue et riche de toutes les paroles qu’il a dites. Quand les bateaux seront là, nous irons au pied de la statue que lui a faite la montagne pour la grande divination.
Kayalin reprit la parole :
- Y’étais yeune mais déyà, ye servais. Ye portais les flèches pour les guerriers. Y’ai assisté à la bataille. Les Sérinya étaient comme des sauterelles dans un nouage, avec des lances. Leur armée couvrait la plaine à la sortie de la vallée de Stiéfline. Y’ai cru que yamais ye ne verrai le soleil se lever le lendemain…
Kayalin s’interrompit la gorge serrée à l’évocation de ce souvenir. Il reprit après quelques instants :
- Les Sérinya nous ont laissé nous mettre en place. Yourtalin avait mis en avant tous les porteurs de lances. Il les avait ranyés sur la colline qui fermait la vallée. Face à la marée des ennemis, nous n’avions que dix rangs de guerriers. Voyant notre faiblesse, c’est en hurlant que les Sérinya sont montés à l’assaut. Mais Yourtalin avait misé sur les arcs de sa tribu. Derrière la colline, tous les hommes et toutes les femmes capables de tirer à l’arc s’étaient groupés. Ces arcs étaient si puissants que malgré la distance, ils firent des ravayes dans les rangs des Sérinya qui durent se replier. À chaque assaut,  les archers les ont repoussés. Entre deux nous courions récupérer les flèches. Malgré notre vitesse  et notre souplesse, nombreux furent les yeunes qui tombèrent.
De nouveau Kayalin s’interrompit. Un voile passa devant ses yeux à l’évocation de cette journée.
- Quand se coucha le soleil… la vallée était yonchée des corps des Sérinya. Personne n’a su qui avait lancé la flèche qui avait tué leur roi. Sa mort alors que le soleil disparaissait derrière l’horizon, nous a donné la victoire. Ainsi commença le règne de Yourtalin.
L’arrivée de serviteurs les bras chargés de nouveaux plats interrompit Kayalin. Il fit silence quelques temps puis après avoir bu, reprit son récit.
- Le début du règne de Yourtalin fut un temps de paix. Le peuple Sérinya avait été repoussé loin des frontières. On pouvait voyayer et faire du commerce. Les paysans faisaient leurs récoltes en temps et en heure… C’est à cette époque que y’ai épousé ma bien aimée Voylin. Ye suis parti avec elle sur l’île de Beryam pour la gouverner au nom de Yourtalin le bien aimé. Nous avons passé les plus belles années de notre vie. Et puis, Yourtalin a fait ce qui est mauvais aux yeux des dieux, mais ye ne le savais pas. Y’ai pris le jour de la grande tempête pour un your de malchance. Dans les yours qui ont suivi, nous avions trop à faire pour nous interroyer. Il nous a fallu une saison complète pour tout remettre en ordre et une année entière pour avoir le temps de penser à autre chose. C’est alors que nous a frappés la deuxième catastrophe. La saison de la pluie avait été abondante, nous nous réjouissions de ce que donnerait la moisson quand sont arrivés les piqueurs. Avec les piqueurs sont arrivées les fièvres. Ye fus le premier touché. Voylin m’a soigné de toutes ses forces avant de tomber malade elle-même. Heureusement nous avions envoyé Voyvoylin sur le mont de l’ïle car les piqueurs n’y allaient pas. Cette saison fut pire que la guerre. Des bateaux partaient tous les yjours pour immeryer les corps au larye. Arriva même le jour, où il n’y eut plus assez de marins pour le faire. Ce furent les yours noirs. Avec la chaleur de la saison du grand soleil, les corps se putréfièrent. Ce fut l’enfer. On ne compta plus les morts, on compta les vivants. Un jour, leur nombre ne diminua pas. Ce fut le premier your de la renaissance. Nous n’étions plus que des squelettes qui bouyeaient encore. Quand nous nous sommes rassemblés dans le palais, toutte la population tenait dans la salle d’audience. C’est alors que Cagnylia, le seul prêtre survivant déclara qu’une faute avait été commise, une faute tellement grande qu’elle avait entraîné notre châtiment à tous. Tout le monde a fait silence pour l’écouter. “Nous sommes passés par le feu de l’épreuve, a-t-il déclaré. Nous sommes purs”. Puis il nous a exhortés à chercher autour de nous ceux qui avaient fait un pacte avec les démons. Notre seule yoie a été de découvrir que ceux que nous avions envoyé sur le mont de l’île étaient presque tous vivants et surtout ma bien-aimée Voyvoylin.
De nouveau Kayallin s’arrêta de parler,la voix trop chargée d’émotions. Puis il reprit :
- Y’avais perdu sa mère. Voylin a été exemplaire jusqu’à ce que les fièvres ne l’emportent. Elle a aidé tous ceux qu’elle pouvait et même au-delà. Ye ne voulais pas perdre ma fille. Y’ai cherché qui pouvait ainsi avoir passé un pacte avec les démons. Les malheurs nous frappaient encore. Nos eaux qui nous avaient donné tant et tant de poissons, étaient maintenant presque désertes. Ce fut une rumeur qui m’alerta. Un de mes serviteurs en parlait avec un autre pendant que ye passais non loin d’eux. Un marin lui aurait dit qu’il avait entendu parler du retour des Sérinya. Ye les ai interrogés moi-même, mais ils ne savaient rien de plus. La nouvelle était assez grave pour que y’en parle avec Cagnylia. Il a intercédé pour nous. Les dieux ont donné leur réponse. Ye devais y aller.
Y’ai réuni des hommes, les plus valides et les plus vaillants. Nous avons embarqué dans la dernière barcasse qui nous restait et nous sommes partis vers la grande terre. La traversée fut longuye et difficile. Les vents nous étaient contraires comme si les démons de la terre et de la mer nous repoussaient autant qu’ils pouvaient. Nous n’avons pas réussi à atteindre le port au cinquième your, alors y’ai donné l’ordre d’accoster. Nous avons touché terre dans les landes de Ryalmak. Ye pensais qu’elles seraient désertes. Les légendes en font la terre des malheurs. Y’ai eu la surprise de la voir couverte de feux de camp. Nous avons presque dû nous battre quand s’est avancé celui dont la mère avait nourri ma jeunesse. Tous ici étaient des réfuyiés qui avaient fui devant les Sérinya. Devant mes reproches d’avoir fui sans se battre, on m’a répondu qu’on ne pouvait pas combattre les siens. Ye suis resté sans voix, yusqu’à ce qu’on m’explique que Yourtalin avait vendu la terre aux Sérinya, mais une terre vide. Son armée, notre armée avait chassé notre peuple, mon peuple pour laisser la place à nos ennemis…
Lyanne sentit la colère vibrer dans les paroles de Kayallin à l’évocation de ce désastre. Nombreux avaient été les morts. Nombreux étaient-ils encore dans ces landes de Ryalmak tout juste bonnes pour abriter les bêtes sauvages.
- C’est alors que y’ai vu un groupe de soldats qui maltraitaient une pauvre femme. Y’ai même pas réfléchi… Ye les ai tous tués. Autour de moi, tous m’ont acclamé. D’autres soldats sont arrivés pour venyer les morts. Ce fut une bataille yénérale que nous avons gagnée. Derrière mes quelques hommes se tenait une foule armée de bric et de broc prête à en découdre pour se venyer de tout ce qu’elle avait subi…
De nouveau Kayallin s’arrêta de parler comme si trop d’émotions l’envahissaient.
- C’est alors que la reconquête a commencé. Ye suis parti des landes de Ryalmak avec quelques escouades et ye suis arrivé devant la capitale avec toutes les troupes que nous avions rencontrées.
Dans la ville, ne restait que la garde proche, tous les autres avaient déserté pour nous rejoindre. C’est alors que nous avons vu les Sérinya. Ce fut un hurlement qui fit trembler les murs de la ville quand ceux qui me suivaient les virent. Y’ai dû batailler ferme pour les retenir et les faire ranyer en ordre de bataille. Notre fougue les a balayés. Eux qui venaient pour défendre Yourtalin furent tous décapités. On fit des pyramides de leurs têtes. Avec la nuit, on fit des feux et ce fut la fête seulement ternie par la disparition de Yourtalin. Certains disaient qu’il avait quitté le fort bien avant que nous arrivions, qu’il était en route pour les terres occupées. Mais personne ne savait. Y’ai laissé la foule se réjouir. Y’ai mis mes hommes à la recherche de Yourtalin. Toute la nuit, ils l’ont cherché sans le trouver. Au petit matin, ils m’ont ramené un serviteur tout tremblant qui nous a avoué l’avoir vu partir. Toute la foule hurla sa colère le lendemain quand y’ai annoncé l’absence de Yourtalin. Tous voulurent partir à sa poursuite. Y’ai dû les ralentir et les organiser. Nous sommes partis dix yours plus tard avec armes et bagayes pour reconquérir notre terre. Sur le chemin nous avons vu arriver l’armée. Ye me suis avancé seul devant eux. Leur chef m’a reconnu. Il est venu parlementer. Cela a pris deux yours mais il s’est ranyé à nos côtés. C’est plein de cette force que nous avons atteint la plaine où nous attendaient les Sérinya. Ce fut une bataille terrible qui dura plusieurs yours. À un moment, nous avancions, à un autre, nous reculions… Et puis, et puis des forces nouvelles sont arrivées. Toutes les tribus étaient là. Ce fut une immense clameur sur le champ de bataille. Alors les combats ont tourné à notre avantage. Plus nombreux que les Sérinya, nous tenions le fleuve. Leurs renforts ne pouvaient pas traverser. Nous les avons massacrés une ligne après l’autre yusqu’au dernier carré.
De nouveau Kayallin s’arrêta pour se désaltérer. Seul l’oracle semblait ne pas être sensible au récit. Lyanne se demanda s’il le connaissait déjà. Son attention se reposa sur l’orateur quand il reprit la parole.
- Y’ai alors découvert Yourtalin au milieu. Y’ai fait arrêter les combats. Ye leur ai laissé le choix, la vie et l’esclavaye, ou la mort. Ils ont choisi la mort. Nous les avons abattus de loin. Les archers à chaque volée, décimaient les rangs encore debout. Seul Yourtalin restait étranyement indemne. À la fin, il ne resta que lui, blessé mais debout. Aucun archer n’osait le mettre en joue. Alors y’ai dit qu’on devait en appeler à l’oracle. C’est comme cela que nous sommes arrivés ici et que Yourtalin a été yugé.
Ce fut le silence derrière ces paroles. Puis, sur un signe de l’oracle, des musiciens se mirent à jouer un air aux harmoniques étranges. Lyanne en sentit le bercement. Ce fut pour lui, comme la voix d’une mère qui console son petit enfant. Il revit la Ville et Talmab quand elle l’avait accueilli pour son apprentissage. “ Quelle étrange musique !” pensa-t-il. Il regarda les autres qui semblaient eux aussi perdus dans des souvenirs aussi doux que les siens.
Voyvoylin prit la parole d’une voix pleine de cette douceur pour demander à Lyanne de parler de sa quête. Cela fit se renfrogner son père pour qui le mot sonnait comme un enfantillage.
La musique s’était arrêtée sans que personne ne remarque à quel moment. Lyanne regarda tour à tour l’oracle, Kayallin et Voyvoylin. Il ne savait pas trop quoi dire après cela.
- Je cherche ce que je ne sais pas. Ma route ne fait que suivre les signes que j’y découvre sans savoir où ils me conduisent. Votre fille, futur roi Kayallin, me demandait si j’étais prince. Je peux dire que je suis roi. Mon royaume est loin d’ici. J’ai déjà beaucoup voyagé pour atteindre cette île.
- Ye n’ai pas vu votre navire, l’interrompit Kayallin.
- Je suis arrivé sur l’autre versant de la montagne et j’ai fait le tour pour arriver ici. J’ai déjà beaucoup appris. J’attends comme vous la montée au sommet. Aurais-je la réponse ? Ou bien encore une fois aurais-je simplement la direction vers où aller ?
Voyvoylin eut une petite moue charmante devant cette réponse. Elle minauda :
- C’est avec plaiyir que ye ferais cette escalade avec vous !
La soirée s’écoula doucement. Voyvoylin semblait tester ses charmes sur Lyanne sous le regard réprobateur de son père qui ne cachait pas son animosité envers cet étranger.
Quand tout le monde se retira, Lyanne partit vers sa chambre et après avoir renvoyé le serviteur, se coula dehors dans l’ombre. Il allait s’envoler quand il entendit des bruits de pas, furtifs. Se perchant sur une branche basse, il examina la silhouette qui s’avançait en rasant les murs. Il sourit de tous ses crocs en voyant la suivante de Voyvoylin qui cognait à sa porte en l’appelant à voix basse. Il l’entendit dire que sa maîtresse l’invitait mais devant son silence, elle repartit tout aussi discrètement.
Lyanne, déployant ses ailes, prit son envol et plongea vers l’endroit qu’il avait repéré. Les Montagnes Changeantes l’attendaient…

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