dimanche 3 juin 2018

Ainsi parla Rma, le fileur de temps... 54

Siemp ne disait rien. Pourtant Koubaye sentait son impatience. On avait donné des échasses à Résal. Il faisait ce qu'il pouvait. On sentait surtout son manque d'habitude. Le chemin était relativement facile. Malgré cela, Résal ne parvenait pas à tenir le rythme. Koubaye riait de le voir ainsi faire des tas de contorsions pour ne pas tomber. Il l'admirait aussi de réussir à le faire. Alors que le soleil atteignait son zénith, Siemp déclara :
   - On ne sera jamais arrivés avant le lever de l'étoile de Lex.
   - Je fais ce que je peux, répondit Résal d'une voix plaintive.
   - Je sais, dit Siemp, mais il vaut mieux prévoir maintenant. Je suis passé là, il y a longtemps. Je crois qu'il y a un abri de Oh’men pas très loin.
Koubaye intervint :
   - Ici, les Bayagas ne sont pas un danger.
   - Si tu le dis, je te crois. Mais il faut prévoir où on peut se reposer.
Ils reprirent leur marche. De loin en loin, on voyait ces troncs plantés qui servaient à mettre les échasses. Ils étaient entaillés de marches avec de petites plateformes pour pouvoir rechausser. Si pour Siemp et Koubaye, l'action était facile, Résal avait besoin de temps. Heureusement, il s'habituait. Sa marche devenait plus facile.
Le paysage était monotone. L'herbe rase s'étendait à perte de vue. Au loin on voyait quelques nuages de poussière signalant la présence d’un troupeau. Ils marchèrent ainsi jusqu'au soir.
Siemp fut le premier à repérer l'abri au pied d’un des rares arbres de la région. Son tronc était sec et noueux. Ses branches s’inclinaient sous les sens des vents dominants qui venaient de la steppe. L’abri était fait en pierres  sèches. Résal fut le premier à déchausser. Koubaye sentit sa joie à retrouver le sol. C'est lui qui portait la pierre. Il la posa sans attendre que les autres l’aient rejoint.
L'abri se composait d'une pièce unique. Il y faisait sombre. Sur la gauche, des banquettes de pierre couvertes de fourrage servaient de lit. De l'autre côté, les bergers avaient installé de quoi s'asseoir à côté d'un foyer. Siemp s'activa. Le puits était dehors. Résal fut chargé d'aller y puiser. Koubaye alla chercher de quoi faire du feu. Le stock de bouses séchées était rangé à l'extérieur. En transportant le combustible, il pensait au bois de sa vallée. Même si les bouses séchées ne sentaient rien, cela restait des bouses, alors que le bois des bûches avait des odeurs merveilleuses de pin ou de chênes. Il y pensait encore en ramenant les bouses à Siemp. Celui-ci avait déjà allumé le feu. Koubaye le  laissa faire. Il alla s'asseoir et commença à jouer avec le paquet contenant la pierre.
Le repas fut frugal.
   - Si on marche comme ça demain, on atteindra un village, dit Siemp.
   - C'est la voie directe ?
Koubaye avait demandé cela d'un air inquiet.
   - C'est la voie des voyageurs. Elle va de village en hameau. Elle est surveillée…
   - Les seigneurs la connaissent.
   - Bien sûr, répondit Siemp.
   - Alors il vaut mieux la quitter…
Siemp eut un sourire. Il se voyait, jeune, courant les steppes sans autres limites que son désir. Même nomades, les Oh’men avaient un territoire. À chaque saison correspondait pour eux, une région, et d'année en année, ils y revenaient. Siemp avait été différent. Il voulait tout voir, découvrir et parcourir le monde entier. Jeune, il avait parcouru tout le pays Oh’men. Plus âgé, il avait été engagé par Balima, et avec lui avait visité tout le royaume. Koubaye l'entraînait dans un monde qu'il ne connaissait pas. Le découvrir en retrouvant les routes de sa jeunesse lui donnait un sentiment de joie. Il posa quand même la question du pourquoi à Koubaye.
   - J’ai ouvert le coffret et écouté la pierre… il vaut mieux quitter les voies des seigneurs. Je sais que tu connais des chemins inconnus des autres. Nous les prendrons, et s'il y a besoin, nous les inventerons.
Dès que le jour se leva, ils partirent à pied, en portant leurs échasses. Koubaye les fit passer sur les rochers jusqu'à ce qu'ils soient assez loin de l'abri. Ce fut un itinéraire fatigant. Plusieurs fois ils durent sauter d'un rocher sur l'autre pour ne pas passer dans l'herbe. Les seules traces qui partaient de l'abri étaient des traces d’échasses sur la route de Friemp, village Oh’men où vivait un seigneur.
   - On est assez loin, dit Koubaye à Siemp. Maintenant guide-nous.
Siemp ne se le fit pas dire deux fois. Il donna une direction et partit d'un bon pas. Résal le suivit. Koubaye choisit de fermer la marche, profitant des deux traces pour mettre les siennes dedans. Son grand-père aurait été fier de lui s'il avait pu le savoir. Sauf pour un excellent pisteur, on ne voyait que la trace de deux hommes. Il leur fallut toute la matinée pour rejoindre un arbre à rechausser.
L'après-midi, ils couvrirent beaucoup plus de distance. Résal lui-même allait plus vite. Koubaye faillit rire en entendant la discussion entre les deux hommes. Siemp, pensant faire un compliment, avait fait remarquer à Résal qu'enfin, il marchait comme un vrai Oh’men. Celui-ci l'avait mal pris, mettant l'accent sur la multitude d'effort qu'il avait fait pour être là. Comme quoi, pensa Koubaye, même avec les meilleures intentions du monde, on ne se comprenait pas toujours.
Quand le soleil étalait leurs ombres sur le sol, Siemp leur dévoila un secret Oh’men. Non loin d'un arbre à rechausser, entre deux rochers, il dégagea une cache. Koubaye en fut le premier étonné. Il était passé à côté sans même la voir. Il y avait un abri de toile complet et quelques provisions.
   - Il manquera juste l'eau. Comme il n'y a pas de puits proche, il faut qu'on se rationne.
Avec les directives de Siemp, le montage de l'abri fut facile. Le vent changea dans la soirée, faisant grommeler Siemp. Il expliqua que les Oh’men classaient les vents suivant leur direction et leur puissance possible. Quand il venait des montagnes de fer, il restait doux. C'était le vent le plus facile. Il s'appelait Djou. Siemp prononçait Djou en faisant traîner la dernière syllabe. Par contre, celui qui venait de se lever était parfois simple brise parfois ouragan. On sentait le respect et une pointe de peur dans les parole du Oh’men quand il le nomma : Oh’Rane. S’il n'avait pas le statut d'un dieu, les Oh’men reconnaissaient qu'il avait sa personnalité et souvent lui faisaient des offrandes pour qu'il reste Oh’Rane sans devenir Oh’Raneka, le colérique. Quand il apparaissait, il pouvait bloquer la vie de tout le pays Oh’men. Les bêtes s’agglutinaient pour l'affronter au lieu d'aller brouter pour être bien grasses. Quant aux hommes, ils se terraient dans les abris. Oh’Raneka pouvait faire voler les cailloux, arracher les arbres, casser les troncs à rechausser. Les remparts des villes à l'est servaient plus à se protéger des humeurs de Oh’Raneka que d'une quelconque invasion.
Le lendemain matin, la colère de Oh’Rane ne s'était pas levée. Avant le départ, Siemp avait montré de loin un gros rocher qu'on ne voyait bien que du haut du tronc à rechausser. Au pied du rocher, sortait une petite source. Insuffisante pour les bêtes, elle suffirait à les désaltérer.
Forts de cet espoir, ils marchèrent vite. Siemp, comme toujours, fut le premier à y arriver. Koubaye le vit déchausser au vol et courir vers la base du rocher. Le temps qu'ils arrivent et qu'ils déchaussent à leur tour, Siemp avait déjà commencé à creuser pour dégager la source. Bientôt un mince filet d'eau coulait dans la cuvette que Siemp avait faite. Ils burent jusqu'à plus soif soir et mangèrent un peu. Ce fut un long travail de remplir l’outre. Ils le firent à tour de rôle pendant que les deux autres se reposaient.
Avant de repartir, Siemp donna une nouvelle direction. Ils marchèrent moins vite que le matin.
De nouveau quand le soir fut venu, Koubaye et Résal virent Siemp chercher des marques au sol.
   - Là ! dit-il, je vois la cache.
Les autres découvrirent l'endroit quand Siemp commença à le dégager.
   - Le vent devient plus fort, il faut bien ancrer l'abri. Si Oh’Raneka se réveille dans la nuit, nous serons bien contents de l'avoir fait.
Malgré le bruit du vent, Koubaye s'endormit rapidement. Il rêva, ou pas. Il ne savait jamais très bien à son réveil, s'il avait vécu la réalité ou si son esprit avait erré dans des lieux improbables. Cette nuit-là, il avait suivi une corde rouge et noire qui l'avait conduit dans une salle sombre. Des géants richement habillés discutaient. Ils parlaient de sang et de mort. Koubaye les reconnut. C'étaient les seigneurs des seigneurs. Puis il les vit rapetisser, rapetisser, rapetisser jusqu'à devenir aussi hauts que son pouce. Plus ils devenaient petits et plus ils s'agitaient, piaillant des ordres que personne n'entendait. C'est alors  que surgit une corde rouge vermillon veinée d'un noir intense et brillant. Comme un lasso, elle les attrapa tous, les liant jusqu'à l'impuissance.  Puis comme un cordage qu'on secoue pour le démêler, elle fut remuée en tous sens, occupant tout le champ de vision de Koubaye, ce qui le réveilla. Il avait le coeur qui battait fort.
Le vent dehors soufflait en fortes rafales, se calmant pour mieux hurler quelques instants plus tard. Koubaye l'écouta un moment. Puis comme toutes les nuits, il sentit l'esprit de Riak. Elle était sur le chemin de son destin. Il avait vu sa corde dans les mains de Rma devenir fil de chaîne. Après, le sommeil le prit.
Au lever du soleil, le temps était calme. Rapidement, Siemp et Résal plièrent l'abri et le cachèrent. Siemp mit les signes de son passage et de ce qu'il fallait pour que la cache soit complète. Ils avaient de l'eau et assez de provisions pour ce jour voire pour deux jours en se rationnant. Ils partirent avant que la chaleur n’arrive. Le terrain faisait des ondulations comme de grandes vagues. Bientôt ils ne furent plus que trois silhouettes perdues dans l'immensité de la plaine. En cette saison, l'herbe jeune et tendre commençait à remplacer celle qui avait séché pendant l'hiver. S'il neigeait peu, le froid pouvait être intense. Ils marchaient au milieu des longues tiges dorées qui déjà partaient en déliquescence, longeant les plages plus vertes des jeunes pousses assoiffées de lumière.
   - Avec toute cette herbe tendre, les troupeaux vont venir. Je ne serais pas étonné d'en voir un, leur déclara Siemp.
   - Chez nous, il y a les paroles-cris pour transmettre les nouvelles… mais ici, comment faites-vous ?
Siemp regarda Résal qui venait de parler. C'est vrai qu'il avait été étonné par le nombre de paroles-cris qu'il avait entendues. Chez les Oh’men, les choses étaient plus simples… et plus compliquées. Il y avait les nouvelles de la vie courante qui se contentaient de signes écrits comme ils avaient laissé sur la cache de l'abri et puis il y avait les grandes nouvelles comme les fêtes ou les guerres ou encore tout ce qui pouvait toucher tout le peuple Oh’men qui étaient annoncées par les tambours. La discussion s'engagea sur les mérites respectifs de l'une ou l'autre des attitudes. Koubaye humait le vent. Il sentait la poussière. Il ne dit rien pour ne pas déranger la conversation des deux adultes. Arrivé en haut d'une de ces vagues immobiles de la terre de Siemp, il s'arrêta pour  l'horizon. Il fut déçu. Il ne vit que l'immensité du paysage. Quand les deux autres arrivèrent, ils dirent comme lui. Cela dura quelques instants, puis Siemp prit la parole :
   - Je sens un troupeau. Les bêtes doivent ruminer sinon on verrait le nuage de poussière.
Il prit encore un temps, jeta en l'air quelques herbes sèches qu'il sortit de son sac, les regarda voler et ajouta en désignant une direction :
   - On va par-là !
Siemp ouvrit la marche. Au sommet de la montée suivante, ils virent le nuage de poussière fait par le troupeau. Ils l’observèrent un moment. Koubaye sentit les bêtes. Elles étaient calmes mais au caractère rugueux. Il y avait aussi des chiens. Quand il se focalisa sur le… les gardiens, il eut un ressenti de dureté. Le mot lui sembla trop fort. Ils pouvaient être durs car leur monde était dur, mais il y avait en eux de la fierté et de la ténacité. Chez Siemp, ces sentiments étaient moins forts. S’il avait gagné en capacité de s'adapter, il n'avait pas perdu sa ténacité. Si sa fierté était toujours présente, il avait aussi de l'admiration pour d'autres peuples. Le pays Oh’men était sa terre. Il n'était plus le centre du monde.
La rencontre se fit en milieu de l'après-midi. Les chiens furent les premiers à s'approcher. Quand ils furent assez près, Siemp siffla un air particulier. Les chiens remuèrent la queue en baissant un peu la tête. Ils vinrent renifler le bas des échasses et retournèrent vers le troupeau. Siemp expliqua à Résal que celui qui ne connaissait pas l'air des chiens avait intérêt à savoir courir vite pour leur échapper. Ces molosses savaient garder les troupeaux contre les loups et les ours. Leur fourrure plus épaisse que celle des moutons les protégeaient des morsures et des coups de griffes. Siemp continua son chemin vers les bêtes. Quand il vit les gardiens sur leurs échasses, il fit une série de gestes de salut auxquels ils répondirent par d'autres gestes.
   - Ce sont des gens de la tribu des Netfasses, dit Siemp. Ils sont en paix avec ma tribu.
Bientôt, ils furent à portée de voix. Un des gardiens siffla pour les chiens une mélodie d'ordres pour qu'ils arrêtent le troupeau. L'autre s'approcha de Siemp :
   - Tu es celui qui voyage avec des étrangers. Les seigneurs semblent très impatients de te retrouver. Tixetre, de la tribu des Roogs qui rentre chez lui, passe la nouvelle.
   - J'ai engagé la parole des Oh’men, sur des terres lointaines.
Koubaye regardait les Oh’men parler entre eux. Des gestes appuyaient chaque parole. Il pensa que les gestes disaient beaucoup. En n'utilisant qu'eux, les Oh’men pouvait discuter de loin. Le plus grand s'appelait Citem et son compagnon était sa conjointe répondant au nom de Fidge. Ils étaient les premiers à bouger leur campement pour profiter de la pousse. Le reste de la tribu allait suivre. D'ailleurs, conseilla Citem, Siemp serait avisé d'aller de troupeau en troupeau jusqu'aux campements d'hiver.
Le soir venu, tout le monde déchaussa. Sur les bêtes les plus fortes, Citem et Fidge avaient entassé leurs affaires. Ils montèrent rapidement l’abri qui se révéla assez grand pour eux cinq. La soirée fut agréable. Les Oh’men étaient heureux d’être ensemble et le fêtaient. Si Koubaye trouva qu’ils buvaient un peu trop de cet alcool qu’ils produisaient, il aima leurs chants. Ils étaient graves et profonds, parlant des choses simples mais vitales de la vie des nomades.
Le lendemain matin, Siemp eut un long entretien avec Citem. Pendant ce temps, Fidge préparait le repas du matin. Ils mangèrent rapidement et chaussèrent les échasses. Siemp après les signes d’adieu donna la direction : plein ouest.
   - Nous devrions rencontrer un autre troupeau à la mi-journée.
Les évènements se déroulèrent comme prévu. La rencontre fut brève. Le Oh’men désigna une direction à Siemp qui fit signe aux autres de le suivre. Koubaye nota qu’il prenait vers le nord-ouest. Siemp leur expliqua un peu plus tard, qu’ils allaient vers le grand troupeau. C’est ainsi qu’on appelait le regroupement des différentes familles. Ils allaient ainsi rencontrer le chef de la tribu des Netfasses. Ils y arrivèrent en fin de journée. Ils avaient vu bien avant la poussière soulevée par toutes les bêtes en mouvement. Ils furent accueillis par les chiens et les guerriers. Siemp savait ce qu’il avait à faire, heureusement pour eux. Il siffla la mélodie des chiens et par gestes répondit aux guerriers dont les arcs bandés les visaient. Un grand gaillard approcha et, après les salutations d’usage, les conduisit vers l’arrière du grand troupeau. Les abris se montaient quand ils arrivèrent près de la grande tente. Si Siemp et Koubaye déchaussèrent comme des Oh’men, il fallut aider Résal.
Ils entrèrent sous la tente. Le repas était en cours. On leur fit signe de s’asseoir, simplement. Ils se retrouvèrent avec un bol rempli de bouillie bien chaude entre les mains. Elle avait un goût épicé revigorant. Le brouhaha était joyeux. Pourtant personne ne leur adressa la parole. Ils regardèrent autour d’eux tout en mangeant. Des gens entraient et sortaient, chacun semblant vivre à son rythme. Koubaye remarqua le vieil homme qui mangeait lentement. Même s’il semblait absent, Koubaye savait qu’il les observait. Il était le vrai chef des Netfasses. Au moment où ils finissaient leur bol, le vieil homme terminait, lui aussi. Il fit un petit geste de la main. Toute de suite quelqu’un se pencha pour l’écouter. Le servant fit oui de la tête et se dirigea à grands pas vers eux. Il invita Siemp à s’approcher. Koubaye et Résal restèrent seuls dans leur coin.
   - De quoi parlent-ils ? demanda Résal.
   - Ils se saluent et chez les Oh’men, il faut y mettre les formes. Ils vont échanger des nouvelles, des petites, des grandes. Les plus importantes seront noyées dans un flot de banalités. Il faut savoir tendre l’oreille pour les reconnaître.
   - Et on repart quand ? Je suis crevé !
   - On repartira demain, je pense, quand Siemp saura ce qui nous attend et aura les chants codes pour la suite.
La conversation se prolongeait. La tente se vidait petit à petit avec la nuit qui tombait. Quelqu’un leur fit signe de le suivre. Il les conduisit à un abri. Résal se coucha rapidement, mais Koubaye ouvrit le coffret et se laissa aller à contempler la Pierre. De nouveau son esprit fut auprès de Rma. Il prit le temps de bien regarder ce qu’il se passait. La corde blanche de Riak servait toujours de fil de chaîne, d’autres cordes interagissaient beaucoup avec elle. En se tournant pour voir le fileur, il remarqua les cordes déjà prêtes pour le futur travail. Il les observa avec soin. Si certaines le firent sourire, d’autres l’inquiétèrent. Tout allait dépendre de comment Rma filerait le temps.
Le lendemain matin, Siemp était d’humeur joyeuse. Il leur expliqua qu’ils ne risqueraient rien pendant la traversée du pays Oh’men. Pourtant les seigneurs les cherchaient. Confinés dans les villages et sur les routes contrôlées, ignorant tout des chemins de traverse et des puits cachés, ils n’étaient pas une menace. Les coureurs, porteurs de nouvelles, étaient partis au pas de course prévenir de leur passage. Ils allaient avoir toute l’eau et toutes les provisions dont ils avaient besoin pour le voyage.
   - Reste un point noir, dit Siemp en se rembrunissant. Entre le pays des Oh’men et le mont des vents il y a le territoire du baron Corte et son surnom est : le boucher ventru. On dit qu’il est aussi mauvais qu’il est gras. Mais nous verrons là-bas. En attendant, marchons !

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