samedi 15 juin 2013

Les Gowaï furent surpris du retour de Lyanne. Pourtant ils étaient restés en alerte depuis leur passage de la porte. Ils attendaient un dragon et c'est un homme qui était arrivé silencieusement.
- La lumière arrive, avait-il dit, préparez-vous.
Il les avait guidés sur ce terrain fait de glace et de failles par un chemin aux multiples détours. Si en ligne droite, le bord du glacier était tout près, ils eurent besoin d'une journée de marche pour arriver sur la roche nue. Ils avaient connu des frayeurs plus ou moins fortes. Certains ponts de glace s'étaient effondrés après leur passage. Parfois il avait fallu sauter au-dessus d'une crevasse juste un peu trop large. Heureusement les cordes avaient toutes tenu. La plus grande peur qu'ils avaient vécue, était quand une main de guerriers avait glissé. Le roi-dragon, vif comme un éclair rouge, avait stoppé leur chute et les avait ramenés sur le chemin entre ses griffes. Le grand glacier avait protesté de toute sa puissance en tremblant et bougeant. Tout le monde s'était jeté à plat ventre le temps que cela s'apaise. Monocarna avait dit en se relevant :
- Les esprits du froid voulaient un sacrifice et volaient des hommes. Ils sont en colère.
- Je sais, Monocarna, avait répondu Lyanne. Le Grand Glacier est vassal et je suis maître.
Lyanne avait alors planté son bâton de pouvoir dans la glace. Celui-ci avait vibré entraînant le sol avec lui. C'était une vibration rapide comme celle d'une corde de courdy. Elle se propagea tout autour d'eux. Un bourdonnement prit naissance. Ce fut comme si le glacier se mettait à chanter le chant douloureux de celui qui, se croyant maître, découvre qu'il doit obéir. Par petits mouvements secs sous leurs pieds, la glace bougea. Un chemin se dessina.
Quand tout fut calme, Lyanne reprit son bâton. Le bourdonnement cessa. Il se remit en marche. Ils purent atteindre la moraine sans autre incident. Le soir tombait quand ils montèrent le campement.
Bouyalma s'approcha de Lyanne qui mangeait. Il salua et sur l'invitation de son suzerain, il parla :
- Quelle est la stratégie pour la bataille ?
- Quelle est ta pensée ? répondit Lyanne.
- Les Gowaï sont près d'ici avec toutes leurs troupes. Le chef du pod m'a dit que des meutes de crammplacs poilus se tenaient non loin. Nous pouvons prendre les phalanges entre nous comme dans une pince. La phalange Louny serait le fer de lance de l'attaque et porterait la mort au centre de l'armée de Jorohery.
- Ton rêve est d'en découdre ! Combien cela fera-t-il de morts chez ceux du Royaume qui est le mien ?
- Ils ont trahi !
- Les choses sont toujours moins simples qu'il n'y paraît. Ton plan a le mérite d'exister et le mérite de sa simplicité. Peut-être sera-t-il nécessaire ? Prépare-le. Le Shanga est un rite de vie. Y inviter la mort serait le pervertir.
Ils restèrent un moment sans parler. Lyanne regarda vers le couchant où disparaissait le soleil.
- La nuit tombe. C'est dans l'obscurité qu'on voit mieux la lumière. Va, Bouyalma. Envoie les messagers et prépare le combat. Cette nuit, j'ai à faire.

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