dimanche 11 mars 2018

Ainsi parla Rma, le fileur de temps... 42

   - Je n’ai jamais vu les bayagas aussi énervés.
Celui qui parlait était un petit homme courbé. Koubaye le trouvait très vieux. Il les avait accueillis sans poser de question. Il avait rajouté deux écuelles sur sa table et avait servi la soupe. Koubaye n’avait jamais rien mangé de pareil, Siemp non plus. Il en fit la remarque au vieil homme qui rigola doucement :
   - Ça ne m’étonne pas, mon jeune gars. Dans tes steppes, ça ne pousse pas ces trucs-là. Faut vivre dans ces forêts pour trouver cela.
Pendant qu’il parlait, Koubaye voyait des images de tubercules et de champignons. Il en ressentait même les odeurs.
   - Vous aimez la solitude, reprit Siemp.
   - Pas tant que ça, mon jeune gars, pas tant que ça. Mais y a des fois où vaut mieux rester discret.
Siemp n’osa pas lui poser de questions. Koubaye, en l’entendant parler, entrevit l’ombre des combats.
   - Vous parliez des bayagas, dit-il, vous les avez rencontrés ?
L’homme s’arrêta de manger. Son visage se figea comme s’il revoyait ce qu’il préférait ne pas voir.
   - Tu sais, petit… Il est des choses qu’on préfère pas en parler… et puis arrivent des gens comme toi, des qu’on n’attend pas, des entourés de lumière alors que déjà ça hurle de peur dehors…
Le vieil homme était là, la cuillère suspendue entre le bol et sa bouche, les yeux perdus dans des images terribles.
   - ... Oui, j’ai rencontré les bayagas et j’suis là. Les autres.... y sont morts. Les seigneurs nous avaient pourchassés toute la journée et z’avaient continué avec la nuit. On n’était qu’une poignée, y z’était une escouade. Des fous… c’étaient des fous. Les buveurs de sang qu’on les appelait. C’était l’élite de l’armée des seigneurs, des gars prêts à tout pour éliminer un ennemi, aucune peur, juste des machines à tuer. Ils ont...
Le vieil homme raconta toute la grande révolte. Une génération avant, la famine avait touché le pays. Le seigneur avait pillé les campagnes pour nourrir les leurs. C’est la faim qui avait déclenché la révolte. Des paysans s’étaient levés çà et là. Petit à petit, ils étaient devenus une armée. Ils s’appelaient les rebelles. Ils avaient remporté quelques beaux combats et, dans la région de Rusbag, avaient même réussi à chasser les seigneurs. Et puis étaient arrivés les buveurs de sang. Là, les choses sérieuses avaient vraiment commencé. La première confrontation avait tourné au désastre pour les rebelles. Ceux qui n’étaient pas morts étaient en fuite. Quant à ceux qu’ils avaient pris vivants, ils les avaient saignés comme des cochons et avaient bu leur sang encore chaud. Après, ils avaient massacré tout ce qui vivait dans la région. Bien qu’assiégée par les rebelles, Rusbag avait été épargnée car le seigneur qui y régnait, avait réussi à défendre sa ville. Autour régnaient les serviteurs de la mort.
   - On se prenait pour une armée et on n’était qu’un ramassis de traîne-misère. Les buveurs de sang nous pourchassaient sans relâche. Ça faisait trois jours et trois nuits qu’ils nous pistaient comme du gibier. Notre nombre diminuait à chaque rencontre. Les nuits étaient terribles. La peur des bayagas venait s’ajouter à celle des seigneurs. Pendant trois nuits, on n’a rien vu… Et puis la quatrième, alors qu’on était plus qu’une poignée, on a trouvé refuge dans ces bois. J’ai tout de suite senti que c’était une mauvaise idée, mais y z’étaient sur nos talons. On réussit à se cacher jusqu’à la nuit. Quand les buveurs de sang ont attaqué, les premières lueurs sont apparues. J’ai pris un coup d’épée dans la jambe. Je me suis écroulé par terre. Quand j’ai entendu le hurlement de victoire de mon adversaire, j’ai fermé les yeux.
Son cri est devenu terreur et je l’ai entendu fuir. J’ai ouvert les yeux. Autour de moi volaient les choses les plus horribles que j’ai vues. Je me suis glissé entre les racines d’un grand arbre en priant Thra et je suis resté là à sangloter comme un gamin.
Le vieil homme termina son geste en mettant la cuillère dans sa bouche. Il mangea ainsi quelques cuillerées sans rien dire puis il reprit la parole.
    - Quand je me suis réveillé, il faisait jour. Ma plaie avait cessé de saigner mais j’avais très mal. Je me suis traîné hors de mon refuge. Autour de moi, s’il y avait les cadavres de mes compagnons, y’avait aussi ceux des seigneurs. J’ai rampé jusqu’au ruisseau. L’eau m’a fait du bien. J’ai compris que je ne pouvais pas marcher et que j’allais devoir rester là. J’voulais pas crever, alors j’ai bouffé des glands et aménagé un coin entre les racines de l’arbre et tu vois, petit, j’y suis encore.
En disant cela, il désigna le tronc de l’arbre qui servait de pilier central à sa maison.
Quand arriva le matin, Siemp et Koubaye repartirent en marchant et en portant leurs échasses. Le vieil homme les avait prévenus. Ils ne devaient surtout pas s’arrêter avant la sortie du bois noir, tel était le nom que les habitants donnaient à cet endroit. La légende disait qu’il avait poussé sur les cadavres de la dernière grande bataille entre les troupes fidèles au roi Riou et les seigneurs. Siemp marchait d’un bon pas, regardant où il mettait les pieds. il était derrière Koubaye qui cherchait le chemin. Sorayib lui avait appris à pister. Parfois Koubaye s’arrêtait quelques instants pour se repérer et repartait très vite. Il voyait alors naître des lueurs en périphérie de son champ de vision. Il était persuadé que les bayagas vivaient dans ce sombre bois tout le temps. En milieu de matinée, ils atteignirent la route de Rusbag. Koubaye entendit Siemp soupirer de soulagement. Peu de temps après, à un carrefour, ils découvrirent un arbre aux branches bien étagées. Ils purent rechausser l’un et l’autre. C’est ainsi qu’ils atteignirent Rusbag en marchant comme des Oh’m’ens. La ville grouillait de soldats. Siemp demanda plusieurs fois son chemin en évitant autant que possible les patrouilles. Ils furent contrôlés plusieurs fois. Le chemin, pour atteindre la boutique où Siemp devait livrer, se révéla compliqué. Koubaye, qui regardait toute cette agitation du haut de ses échasses, vit au milieu de la ville, sur une petite colline, le donjon, masse sombre sur le ciel bleu. On leur posa plusieurs fois une question sur ceux qu’ils avaient croisés ce matin. Koubaye sentit leur agacement quand Siemp décrivait les piétons et les chariots qu’ils avaient croisés. Quand ils arrivèrent chez le marchand, il ne leur accorda que peu d’intérêt. Il se préparait pour aller au conseil de la ville. C’est son commis principal qui reçut Siemp et Koubaye. Lui fut plus prolixe. Rusbag était une ville de garnison faite sur le lieu même de la dernière bataille, entre les troupes restées fidèles au roi Riou malgré sa disparition, et l’armée des seigneurs. Elle avait une forte population de seigneurs qui n’étaient pas que des guerriers. Plusieurs familles de marchands avaient ouvert des succursales comme celles où ils se trouvaient. Le commis principal, tout en vérifiant ce que les Oh’m’en lui livraient, leur expliqua que la ville était en effervescence car le seigneur Bureg, baron de Rusbag, n’était pas rentré hier soir. La maison des Oh’m’ens était plus extérieure et ils durent faire demi-tour pour l’atteindre. Ils la trouvèrent adossée aux remparts. Comme toujours l’accueil fut chaleureux. Siemp échangea des nouvelles avec la mère de la maisonnée. C’est pendant le repas qu’ils apprirent qu’on avait retrouvé le cadavre du cheval lardé de coups d’épée. La tension était montée d’un cran et toute la garnison était partie à la chasse aux rebelles. Siemp jeta un coup d’œil vers Koubaye sans rien dire. Après le repas, il exposa à la mère de la maisonnée les raisons de son voyage. Il lui fallait son aide pour accomplir ce qu’il avait promis. Elle n’avait rien pour les villes plus à l’ouest. Elle avait bien des colis pour une ville sur la route de la capitale. Siemp grimaça. Il ne voulait pas s’en approcher. Déjà Rusbag avec sa foule de soldats ne lui plaisait pas.
    - Vous n’allez pas partir ce soir, dit la mère de la maisonnée.
Siemp tiqua. Il aurait préféré ne pas rester. Ils allaient perdre encore une demi-journée. Quand il l’expliqua à son interlocutrice, elle répliqua en lui parlant de la nervosité des soldats.
   - Soit il est mort et vous risquez d’être pris dans les représailles, soit il a rencontré les bayagas et là, je ne sais pas ce qui peut se passer. Les courriers vont partir dans toutes les directions pour prévenir. Bientôt toute la région va être sur le pied de guerre.
Siemp se rangea aux arguments de la mère de la maisonnée. La prudence était préférable. Elle avait à peine fini de parler qu’une patrouille pénétra dans la cour de la maisonnée. Le chef du détachement l’apostropha :
    - Tu as combien de grands-marcheurs disponibles ?
    - Un dizaine, seigneur.
  - Alors je les réquisitionne. Fais les venir immédiatement. Voici les plis. Je viendrai chercher les réponses demain. Ai-je ta parole ?
   - Vous avez ma parole, seigneur.
En disant cela la mère de la maisonnée entraînait tous les Oh’m’en dans la mission. La parole d’un Oh’m’en était sacrée. Les seigneurs le savaient comme tous les autres. Elle fit venir tous les grands-marcheurs présents et leur répartit les plis à porter aux différents villages autour de Rusbag. Elle donna à Siemp un pli pour Edol.
    - C’est vers l’est. Il vous faudra courir un peu, mais vous pourrez y être ce soir.
    - Et pour la réponse ? 
   - Là-bas, il y a Lerbo. Tu lui diras de ramener la réponse et tu continueras pour respecter ta parole. Partez tout de suite. Tiens voici le sauf-conduit.
Siemp mena un train d’enfer. Koubaye eut du mal à suivre. Comme Siemp portait la bannière des courriers seigneuriaux, ils ne furent pas arrêtés. Ils arrivèrent à Edol alors que le soleil se couchait. La mère de la maisonnée fit tout de suite porter le courrier par Lerbo au seigneur local.
Elle s’inquiéta de ne pas le voir revenir alors qu’on servait le repas. Les ragots colportaient le bruit que les seigneurs avaient déjà tué les porteurs de mauvaises nouvelles. Elle fut soulagée de le voir arriver avant le lever de l’étoile de Lex.
   - Mais pourquoi ce retard ?
  - Ils m’ont fait rester, mère, car ils voulaient que la réponse parte au lever du soleil. Je les ai entendus raconter que ce salaud de Bureg avait été retrouvé errant, l’épée à la main, couvert de blessures et divagant complétement.
   - L’oeuvre des bayagas ?
   - C’est ce qu’ils semblent croire. Mais ils ont peur de la révolte.
Tout le monde y alla de son commentaire sur la nouvelle. La joie était générale. Bureg avait mis en danger volontairement des centaines de voyageurs en les retardant. Jusque-là, il était toujours rentré à temps. Son cheval était rapide. Il se délectait le lendemain en voyant les tristes épaves qui sortaient du bois sombre.
Une remarque fit tendre l’oreille à Koubaye :
   - Remarque, disait un Oh’m’en à un autre. S’ils croient que c’est la faute aux bayagas, y’aura pas de représailles…
  - J’espère que tu dis vrai. Rappelle-toi ce que nous avait raconté le vieux Sayane. Ils avaient commencé à massacrer tout un village quand ils ont compris que la mort de leur soldat était accidentelle.
   - Ceux d’ici ne feront rien. Ils doivent envoyer des patrouilles pour éviter toute rébellion.
Koubaye dormit mal. À Tiemcen, il se sentait à l’origine de la catastrophe. Il espérait qu’ici, ses paroles de colère n’auraient pas de mauvaises conséquences.
Ils repartirent le lendemain allant toujours vers l’ouest. Lerbo était reparti vers Rusbag aux premières lueurs du jour. Siemp et Koubaye avaient pris son chargement et continuaient leur route. Ils avançaient dans une région de collines devenant basses. Après ils allaient traverser la grande plaine du centre. Si tout allait bien, ils passeraient au nord de la capitale pour traverser le fleuve. Koubaye avait bien compris que cela dépendait aussi de ce qu’ils pourraient avoir comme chargement. Les Oh’m’en étaient régulièrement surveillés. Siemp préférait aller un peu moins vite et éviter les grandes routes qui partaient vers la capitale. Les chemins qu’ils suivaient étaient moins bons. Il fallait faire plus attention où l’on mettait le bout de ses échasses. Il y avait les ornières et, au fond des vallons, la boue des ruisseaux qui couraient librement sur les chemins. Koubaye était heureux de ne pas avoir de pluie. Il avait failli tomber plusieurs fois en glissant. Il s’était même retrouvé une fois à terre. Heureusement le tapis d’herbes qu’il y avait près du cours d’eau l’avait amorti et il ne s’était pas fait mal. Tout penaud, il avait regardé Siemp. Être à terre voulait dire prendre du retard. Siemp, après s’être assuré qu’il n’était pas blessé, regarda autour de lui et lui dit :
   - Nous avons de la chance. Il y a une table de Oh’m’en !
Il traversa à son tour le ruisseau avec prudence et fit signe à Koubaye de le suivre. Ce dernier s’était relevé. Siemp avait raison. Ils avaient de la chance. Koubaye ne souffrait que dans son orgueil. Les échasses n’avaient rien. Il suivit Siemp qui se dirigeait de ses pas de géants vers l’autre versant. Koubaye trottina en portant ses échasses sur l’épaule. Siem s’était arrêté à côté d'un rocher plat en haut d’un talus. Koubaye comprit tout de suite l'intérêt de cette configuration. Il grimpa sur le talus et, depuis le rocher plat, put rechausser.
   - Tu vois ce signe sur le rocher, dit Siemp en montrant deux barres verticales gravées, colorées en blanc. On les voit de loin et elles signalent une table de Oh’m’en pour pouvoir rechausser quand on glisse...
Les collines s’abaissaient et l’horizon se dégageait. Le soir venu, ils s’arrêtèrent à Mrac, petite ville paysanne. Personne ne fit attention à eux. Les charrettes rentraient des champs et les gardes, assis sur les bornes de la porte de la ville, contrôlaient sans se lever. Siemp marqua un temps d’arrêt mais le soldat lui fit signe d’y aller. La mère de la maisonnée les accueillit avec simplicité. Comme à chaque étape, il y eut un long temps d’échange de nouvelles. Koubaye entendait des noms qu’il ne connaissait pas, mais qui enrichissait sa géographie intérieure. Il avait compris que le pays était vaste et il se le représentait en distance de grand-marcheur. Au nord, le pays des seigneurs et plus loin encore, la mer. Il n’en avait récupéré qu’une représentation floue. C’était grand, c’était liquide mais il n’arrivait pas à en avoir une image nette. Toujours au nord mais de l’autre côté du fleuve, les falaises et le saut de Cannfou fermaient la vallée où était le village et le rocher du roi Riou. Entre eux et la vallée, il y avait les montagnes et le col de Difna. Ils avaient parcouru le pays des collines et la grande  plaine. C’était la région la plus fertile et la plus peuplée du royaume. La capitale était au sud et pas très loin, trois jours de marche de grand-marcheur. Siemp ne voulait pas y aller. Il fallait aller vers l’ouest et traverser le fleuve et encore aller vers l’ouest jusqu’au mont des vents à travers la plaine puis les steppes et les régions arides où vivaient les Oh’m’en. Demain, ils verraient le fleuve et ils seraient à Sursu. Siemp discuta avec la mère de la maisonnée des dangers de la ville. Elle s'excusa de ne pas savoir. Elle était à Mrac depuis longtemps et ne bougeait jamais. Elle ne tenait qu’une toute petite maison car il y avait peu de trafic mais aujourd’hui Grafba était avec eux car on venait de lui remettre un colis pour Sursu. Elle appela dans la pièce commune un dénommé Werth.
   - Il vient de Sursu et va à Rusbag. Son savoir peut être utile.
Koubaye vit arriver une sorte de géant. Il pensa que cet Oh’m’en n’avait quasiment pas besoin d’échasse. Werth resta discuter une bonne partie de la soirée alors que Koubaye partait se coucher.
Alors que Koubaye était curieux et pressé de voir la grande ville, Siemp marchait sans accélérer. Koubaye le pensait fatigué. Il avait veillé tard et beaucoup parlé avec Werth de leurs steppes. Werth était un cousin de Siemp. Ils avaient bu à la nostalgie qu’ils avaient dans le cœur. La journée était belle et la route facile bien que peu fréquentée. Koubaye marchait souvent en tête, pour une fois. En arrivant en haut d’une colline, Siemp le vit s’arrêter. Quand il arriva à sa hauteur, il allait l’interroger quand il vit aussi le paysage. Dans la lumière du soir, devant eux, Sursu s’étalait.
   - Mais, il y a un lac, s’exclama Koubaye.
   - Oui, le plus grand du pays.
   - Tout cela est une seule ville ?
   - Oui.
   - Mais c’est…
 - Gigantesque ? Oui. Sursu est la deuxième ville du pays. La capitale est à trois jours de grand-marcheur en amont. Elle est plus grande, plus belle, mais elle n’a pas le lac qui fait la beauté de Sursu.
Après un moment de contemplation, ils descendirent vers la ville. Siemp apprit à Koubaye qu’une grande ville comme cela comptait plusieurs maisons de Oh’m’en. Plus ils se rapprochaient, plus les routes devenaient chargées. Les gens rentraient vers la protection que représentaient les remparts. Ils y pénétrèrent par la porte de l’est. Koubaye, qui n’avait jamais vu autant de gens en dehors de la grande fête, ouvrait de grands yeux en découvrant les rues, les places, les maisons trop hautes à son goût. L’avantage des échasses était de pouvoir surplomber la foule. Ils croisèrent d’autres grands-marcheurs. Siemp en profita pour demander sa route. Koubaye avait la tête qui tournait. Le bruit, les odeurs et toutes ces nouvelles choses qu’il découvrait lui saturaient l’esprit. Il se sentait envahi. Il s’appuya sur une maison.
   - Il n’a pas l’air bien, ton jeune, dit l’autre grand-marcheur à Siemp
Siemp se retourna et regarda Koubaye, appuyé sur une maison les yeux fermés.
   - Tu devrais t’arrêter à la maison de la mère Razol qui est à deux rues d’ici.
Ayant dit cela, le Oh’m’en partit continuer sa livraison. Sursu était si vaste qu’il était habituel de demander aux Oh’m’en de porter un colis d’un bout à l’autre de la ville. Siemp s’approcha de Koubaye et le prit par le bras pour aller à la maison Oh’m’en la plus proche. Ils y arrivèrent avec difficulté. Alors qu’ils étaient encore au bout de la rue qui menait à la maison, Koubaye s’effondra presque. Des grands-marcheurs arrivèrent en courant pour aider Siemp à porter Koubaye. Quand ils atteignirent la maison, Koubaye était inconscient.

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