lundi 2 novembre 2015

Les mondes noirs : 2

Les hurlements de la reine couvraient ceux des gardiens achevant de mourir sur les pals. La garde noire menaçait les autres. La reine les avait fait rassembler en un troupeau, tous les gardiens présents dans le temple cette nuit-là. Légèrement détaché du lot, Mircht n’en menait pas large. Il n’avait eu la vie sauve que parce qu’il avait donné l’alerte. L’Idole avait disparu quand il était arrivé pour assurer la deuxième veille. Son cri avait réveillé les goulques qui somnolaient et leurs rugissements avaient fait le reste.
- Qu’on me trouve ceux qui gardaient la pièce sacrée !
Le chef de la garde noire fit une grimace d’assentiment. Il s’avança vers les gardiens agenouillés, et hurla sa demande. Les gardiens tremblèrent.
Tant que l’Idole était là, ils étaient intouchables. Tout le monde, même la reine, leur devait le respect. Ils en avaient bien profité, pillant et détroussant en toute impunité. Certains même s’étaient attaqués à l’entourage royal. On les avait retrouvé morts égorgés. Le coupable n’avait jamais été puni. Les goulques, elles-mêmes, à la vue perçante et à l’odorat infaillible, n’avaient pas pu suivre de trace. Quand Karabval avait laissé entendre que c’était l’Idole qui avait fait cela pour se venger des gardiens qui la déshonoraient, cela avait engendré une double rumeur. “Les pouvoirs de l’Idole étaient sans limite” était la première. La deuxième faisait de Karabval le tueur mystérieux.
La perte de l’Idole les laissait aussi démuni qu’un smoul sans sa coquille. Les gardiens pourtant gardèrent le  silence. Le rictus de Karvach s’agrandit. Il adorait torturer et aujourd’hui, il allait se rassasier.
La reine était partie quand il commença ses basses besognes sur le premier de ses prisonniers. Étalé sur une planche, dépouillé de ses vêtements et surtout de sa ceinture, le gardien tremblait de peur. Si leur race était grande, celle qui fournissait la garde noire était encore plus grande. Karvach avait la réputation d’avoir tué une goulque à mains nues. Quand on voyait sa carrure et les énormes battoirs qui lui tenaient lieu de mains, quand on observait les griffes qui les prolongeaient, on ne pouvait que le croire. Il entreprit d’ailleurs de faire parler le gardien en lui découpant la peau avec.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire