- Jorohery était plus mort que vif.
Sans ce regard de feu qui brûlait au fond de ses orbites, je
n'aurais pas donné cher de sa vie. Mon prince m'a donné les ordres
pour faire un traîneau brancard. La crainte des hommes était
palpable. C'est alors que mon prince a dit à Mitsiqui de le cacher à
la vue des hommes le plus vite possible. Je peux t'assurer, Eéri,
que même fatigués, tous ont travaillé vite pour finir le traîneau
couvert. Nous avons pu reprendre la route deux jours après. C'est
Mitsiqui qui a donné le signal. Dans son groupe, il y a Taumza.
Devant l'air interrogateur de Eéri, il
dit :
- Mais si, tu le connais, c'est le
jeune frère de Zothom. Il tient de son peuple de gestes qui
soignent. C'est lui qui s'est occupé de Jorohery. Le macoca tirait
le traîneau, mais il ne pouvait pas aller vite. Mon prince a discuté
avec Qualimpo. Comme Jorohery avait demandé cette phalange pour
l'accompagner en plus de la nôtre, il a accepté comme un honneur de
servir de garde à Jorohery pendant que nous prendrions de l'avance
pour aller nous mettre sous les ordres du Prince Majeur. Le
lendemain, nous sommes partis au pas double comme à l'aller pour
rejoindre les terres du Grand Royaume. Mon Prince pensait que nous
mettrions deux mains de jours pour arriver et nous avons gagné une
journée. Ce fut une belle course. Mon Prince a félicité les hommes
au regroupement avant d'entrer dans La Blanche.
- Qu'est-ce que la blanche ?
demanda Cilfrat.
- C'est la capitale du Grand Royaume.
Quand vous ferez le voyage jusqu'à là-bas, vous ne pourrez qu'être
séduite. Imaginez des palais et des rues pavées de la plus belle
des pierres de glace. Mon Prince s'arrête toujours sur la dernière
crête avant de rentrer pour contempler la ville. Mais ce jour-là
certaines pierres étaient noires. Mon Prince ne nous a pas laissés
nous reposer et nous arranger pour entrer en ville. Il a redonné
l'ordre du départ immédiat en armes. C'est les armes à la main,
prêts à tout que nous sommes entrés dans La Blanche. Les gardes de
la phalange de la ville nous ont arrêtés à la porte. Un konsyli
nous a expliqué que les Gowaï avaient fait un raid montés sur des
crammplacs poilus. L'attaque avait eu lieu, trois jours auparavant en
l'absence du Prince Majeur qui conduisait les phalanges à la guerre.
Mon Prince a contenu sa colère. Ce n'est pas tant aux Gowaï qu'il
en voulait. Depuis le temps qu'on leur fait la guerre, on sait bien
qu'ils ne se soumettront qu'à l'arrivée d'un nouveau roi dragon.
J'ai senti sa rage monter contre le prince Tramstout. Que cet
incapable ait été nommé prince huitième en charge de la capitale
le révulsait. « Où est le prince Tramstout ? »
a-t-il demandé. « Il se repose. Il a été blessé pendant la
bataille ! » lui a-t-on répondu. Mon Prince Méaqui m'a
envoyé au fort avec les troupes pendant qu'il allait rendre visite
au prince Tramstout. Je ne l'ai revu que tard dans la soirée. Il
était furieux. Non seulement, Tramstout avait mal défendu la ville,
mais en plus sa blessure était une égratignure dans le dos. J'ai
rarement vu mon Prince dans un tel état. Tramstout n'aurait pas été
prince huitième, il l'aurait défié en duel de dragon.
- C'est quoi un duel de dragon ?
chuchota Miasti à l'oreille de Tandrag.
- Chut, écoute ! lui répondit-il.
- Ah ! Oui Cilfrat, vous ne
connaissez pas nos coutumes. Quand un prince juge qu'un autre prince
de même rang a perdu l'honneur, il le défie en un combat à mort.
C'est cela un duel de dragon. Quand deux dragons se battent pour une
belle, il ne peut en rester qu'un. Mais mon Prince ne pouvait pas
faire cela pour Tramstout. Un prince huitième ! Ce n'est pas
possible...
- Il aurait dû demander au Prince
Majeur pour le défier, suggéra Eéri.
- Malheureusement, le Prince Majeur
était à quatre mains de jours de voyage. Il avait laissé ses
ordres pour nous. Dès le lendemain nous devions faire mouvement pour
aller renforcer nos phalanges dans la plaine du vent. Mon Prince a
fait son rapport au vieux Prince troisième qui a envoyé un messager
pour prévenir le Prince Majeur. Le vieux Prince Troisième a donné
l'assurance que tout serait prêt pour l'arrivée du Bras du Prince
Majeur. J'ai bien voulu le croire. Il a toujours aussi peur de
Jorohery.
- Vous êtes reparti aussi vite ?
- Oui, le temps semblait manquer. Mon
Prince soupçonnait le Prince Majeur d'avoir écouté de mauvais
conseillers pour cette campagne. Trop occupé par la succession et
par la chasse à l'enfant et à l'anneau, il avait négligé les
rapports alarmants sur le nombre de Gowaï à nos frontières et sur
la prolifération des crammplacs poilus. Ce fut de nouveau la course
pour nos deux phalanges. Malgré son inexpérience, le prince
Qualimpo a bien géré ce voyage vers le lieu du combat. Nous avons
établi le contact au bout de trois mains de jours. Les phalanges
marchaient en bon ordre mais nous avons senti le vent de la défaite.
Mon Prince et le prince Qualimpo sont allés présenter leurs
salutations au Prince Majeur. Celui-ci a fait arrêter son macoca
pour s'entretenir avec eux. Cela a beaucoup impressionné les autres
princes. Que le Prince Majeur fasse une pause pour recevoir des
princes dixièmes est inhabituel. Mon Prince m'a rapporté quelque
temps plus tard, que le Prince Majeur voulait des nouvelles de
l'enfant, de l'anneau. Le dragon l'a beaucoup intéressé.
Malheureusement, les Gowaï ont attaqué. Soutenu par des crammplacs
poilus, le combat fut rude. Manifestement, ils visaient le Prince
Majeur. Les phalanges se sont mises en position de défense. J'ai
admiré le travail des sapeurs qui ont réussi à construire des murs
pour nous mettre à l'abri. Quand la nuit est arrivée, nous avions
un rempart qui faisait le tour de notre position. Il n'était pas
très haut mais nous a bien servis. Par les autres phalanges, nous
avons appris que cela faisait une main de jours que les Gowaï
attaquaient ainsi la colonne. Le but du Prince Majeur était
d'atteindre le bord de la grande plaine pour se réfugier dans le
fort Smiloun. Pour faire bouger toutes les troupes, il fallait
compter encore une main de jours. Les attaques des Gowaï tenaient
plus du harcèlement que de l'attaque en règle. Elles étaient
pourtant particulièrement meurtrières. Qualimpo en fit l'amère
expérience. Étant en périphérie du dispositif au début du
combat, sa phalange avait encaissé le premier assaut. Quand le
silence était revenu, Qualimpo était encore debout. Si tu l'avais
vu, il s'est battu comme un dragon. Sa tenue blanche était rouge du
sang des ennemis. A ses pieds, un crammplac poilu agonisait. Qunienka
n'a pas démérité. Avec trois konsylis et leurs hommes, ils ont
cassé le mouvement d'attaque, l'obligeant à se détourner. Le
Prince Majeur leur doit beaucoup. Il a fait venir Qualimpo et
Qunienka devant lui avec ce qu'il restait de la phalange. Simplement
armés de leurs armes légères de déplacement rapide, ils ont tué
trois crammplacs et de nombreux Gowaï. Le Prince Majeur les a
félicités et a créé pour eux une escouade rouge dans sa phalange
personnelle. « Quand nous serons au fort Smiloun, vous irez
voir le prince Remnia qui dirige ma phalange, il vous dira ce que
vous ferez. »
- Il a créé un groupe pour eux !
s'exclama Eéri.
- Oui, ils le méritaient. Il ne
restait plus que quatre mains d'hommes valides quand les Gowaï sont
repartis. C'est sa phalange qui a eu le plus de pertes en une fois.
Les autres phalanges ne valaient guère mieux. C'est ce qu'on a
découvert le lendemain en marchant avec eux. Pour notre part, nous
étions déjà au centre du dispositif quand les ennemis sont
arrivés. Nous avons eu des blessés et un mort. L'attaque suivante
ne nous a pas surpris. Nos guetteurs avaient repéré le groupe
d'attaque des Gowaï. Ils n'ont pas insisté. Les jours ont passé
avec cette peur de l'attaque. Elle arrivait chaque jour, parfois
d'une violence inouïe comme au moment de notre arrivée, parfois nos
guetteurs donnaient l'alerte assez tôt pour monter les murs. Quand
nous avons atteint le fort Smiloun, nous n'avions pas fière allure.
Mon Prince était blessé aux bras. Sa crainte était d'avoir été
empoisonné par une lame perfide. Moi, j'avais croisé le chemin d'un
crammplac mais comme j'étais au centre de deux mains d'hommes, nous
l'avons abattu avant qu'il ne fasse trop de dégâts.
Lozadi releva sa manche droite. Quatre
longues stries blanches zébraient sa peau. Cilfrat poussa un petit
cri qui couvrit le bruit de surprise que fit Miasti. Tandrag lui
donna un coup de coude dans les côtes en lui disant :
- Chut !!!!
- Non, ce n'était pas grand chose,
comparé à ce que Eéri a souffert. Je vous ennuie avec mon récit
alors qu'ici aussi vous avez souffert.
- Continue, Lozadi. Je connais le fort
Smiloun. C'est toujours le prince Dalkant qui le dirige ?
- Oui, mais nous avons subi un siège
en règle. Au bout de cinq mains de jours, nous avons commencé à
être rationnés. Les attaques journalières ne laissaient que peu de
répit pour le repos. Les murs de glace du fort ne sont pas vraiment
un obstacle pour les crammplacs. Leurs griffes s'y agrippent trop
facilement. Nous dormions quasiment sur les remparts pour les
repousser dès leur arrivée. Certains crammplacs arrivaient malgré
tout, à pénétrer dans le fort. Pas un n'est ressorti. Si cela nous
a fait de la viande, ils ont tué beaucoup des nôtres. C'est à
l'occasion d'une telle attaque sur le mur au soleil levant que
Qualimpo a trouvé l'honneur de la belle mort. Nous étions nous sur
le mur froid. Une mauvaise place face au vent. Je crois que mon
Prince n'est pas assez reconnu dans l'entourage du Prince Majeur.
Qualimpo avait intégré l'escouade rouge sous les ordres du prince
Remnia. La place est rude, la discipline de fer, mais la
reconnaissance est à la hauteur des inconvénients. Nous repoussions
une attaque nocturne de crammplacs, quand nous avons entendu des cris
et des bruits de combat sur le mur au soleil levant. Nos adversaires
ont tourné les talons dès qu'ils ont entendu que l'attaque était
éventée de l'autre côté. Je pense qu'ils en voulaient au Prince
Majeur. Qualimpo lui a de nouveau sauvé la vie. D'après Miaro que
j'ai vu en allant saluer mes hommes blessés, Qualimpo s'est de
nouveau battu comme un dragon. Avec les lances lourdes, il a mis hors
de combat deux crammplacs avant d'être déchiqueté par ceux qui
surgissaient tout autour de lui. Mais l'alerte était donnée.
L'escouade rouge a disparu dans cette défense, seul Miaro a survécu
quelques temps. Ce furent des temps noirs. Les messagers ne passaient
pas. Leurs têtes étaient lancées le matin sur les remparts. Mon
Prince ne décolérait pas. Pour lui le fort Smiloun était une
impasse. Il aurait voulu qu'on tente une sortie pour aller vers la
vallée sacrée. Les Gowaï ne nous auraient pas suivis. Ils ont trop
peur de l'esprit des dragons qui rôde dans ces lieux. Il m'a partagé
son impression. Le Prince Majeur non plus ne voulait pas rencontrer
l'esprit du dieu Dragon.
- Comment cela s'est-il fini ?
demanda Cilfrat.
- Dix mains de jours plus tard, alors
que nous n'étions plus qu'un guerrier sur trois, vivant ou en état
de combattre, la tempête est arrivée. L'enfer est venu avec. Si les
Gowaï se sont terrés, les crammplacs poilus ont attaqué de plus
belle. En quelques jours, nous avons perdu plus d'hommes qu'en deux
mains de jours de combat. L'espoir n'était pas dans notre camp,
d'autant plus que le Prince Majeur tergiversait sur la conduite à
tenir. J'ai cru plusieurs fois que le fort allait tomber. Mais
toujours au prix de lourdes pertes, nous avons réussi à repousser
l'ennemi. C'est au plus fort de la tempête, alors que je faisais
face à deux crammplacs, que mes hommes étaient hors de combat que
j'ai eu la surprise de les voir s'arrêter. Ils ont humé l'air et
sont repartis d'un bond. Juste après la tempête s'est calmée et un
grand silence s'est fait. Tous les guerriers survivants sont montés
sur les remparts. Nous étions persuadés que nous allions découvrir
la foule des Gowaï devant nous quand le soleil se lèverait pour
l'assaut final. La tension était à son comble quand l'aube fit
blanchir le ciel.
Tandrag se colla littéralement au
plancher pour ne pas perdre une miette du récit. A travers, la
fente, il voyait Eéri et Cilfrat aussi tendus que lui, regardant
Lozadi. Celui-ci se ménagea une petite pause pour boire un peu d'eau
et il reprit :
- Quand la lumière a éclairé le sol,
il n'y avait plus personne. Les Gowaï et les crammplacs avaient
disparu. Il y avait juste un peu de poussière blanche au loin. Cela
ne pouvait pas être l'armée de secours. Un groupe approchait. Les
rumeurs les plus folles ont couru sur les remparts, jusqu'à ce qu'on
voie l'étendard du Prince Majeur. Deux coureurs sont partis en
reconnaissance. A leur retour, le Prince Majeur est monté sur le mur
du plein soleil et il a annoncé l'arrivée de son Bras. Ce furent de
nouvelles rumeurs. Jorohery que nous avions laissé en si mauvaise
forme arrivait. Nous vîmes bientôt un macoca traînant sa litière.
Un guetteur hurla : « Il a un bâton de pouvoir ! ».
Tous les valides se précipitèrent sur le rempart du plein soleil
pour voir cela. Attaché sur le devant de la litière, juste à côté
de l'étendard, on devinait plus qu'on ne voyait à cette distance le
grand bâton de pouvoir. Ce fut l'étonnement. Plus personne n'en
avait vu depuis la génération du dernier roi dragon. Il avait été
partagé en de multiples morceaux et chaque prince en portait un bout
dans son équipement. Le Prince Majeur trépignait d'impatience de
revoir Jorohery. Il ne doutait pas que la fuite des Gowaï venait de
là. Jamais ils n'ont pu résister à la puissance d'un bâton de
pouvoir. Certains dans le fort allèrent jusqu'à prétendre que
Jorohery serait le nouveau roi dragon. Je n'y ai pas cru et la suite
m'a donné raison. Mon Prince m'avait rejoint sur le mur du froid.
Nous gardions la porte. Nous avons vu la colonne arriver. Je ne
pouvais détacher mes yeux du bâton. J'ai entendu mon Prince cracher
par terre et dire entre ses dents : « c'est un faux !».
Je me suis tourné vers lui et l'ai interrogé du regard. Il s'est
approché de moi et m'a glissé à l'oreille. « Le marabout
Mandihi m'a expliqué un jour, que si un vrai bâton de pouvoir
s'approchait du morceau que je porte dans son étui, il brûlerait
immédiatement. Et tu vois, Lozadi, rien ne se passe ! ».
Mon Prince a quitté les lieux avant que le Bras du Prince Majeur ne
passe. Il s'est ainsi dispensé de le saluer. Pendant que tous
allaient vers la place d'armes, j'ai suivi les serviteurs.
Reconnaissant Mitsiqui, je me suis approché. Il m'a raconté que
plus ils approchaient du Grand Royaume et mieux allait Jorohery. Il
aurait trouvé le bâton de pouvoir non loin de La Blanche dans un
tombeau scellé depuis des générations et des générations. Cet
endroit était tellement ancien qu'il avait disparu des mémoires
humaines. Jorohery a déclaré avoir eu la vision du Dieu Dragon pour
le guider. Si son bras n'a pas repoussé, ses pouvoirs sont devenus
encore plus puissants. Je crois mon Prince quand il me dit que ce
bâton est un faux, mais entre les mains de Jorohery...Quelle arme !
Eéri ne put s'empêcher de sursauter.
- Oui, Eéri, une arme. Nous l'avons vu
à l’œuvre quand nous avons repris l'offensive. Ce bâton crache
le feu comme un dragon et les crammplacs ont dû fuir pour ne pas
périr brûlés vifs. Ce que nous avions perdu avec Jorohery à
notre tête, nous l'avons regagné. Petit à Petit le Prince Majeur
lui a confié de plus en plus de tâches. Quand la saison du soleil
est arrivée, nous avions le contrôle des zones fertiles et les
Gowaï n'osaient plus attaquer. Quant aux crammplacs, nous ne savons
même pas où ils ont fui. Le dernier qui a été aperçu, semblait
fuir vers le désert du froid éternel. Le Prince Majeur n'a même
pas pu organiser une chasse. Notre phalange bien que décimée
continuait ses patrouilles et ses missions de défense. Nous sommes
restés loin de La Blanche. Nous avons reçu les survivants de
plusieurs autres phalanges. Si les princes qui ont participé à la
campagne du fort Smiloun ont tous été récompensés, mon Prince n'a
rien reçu hormis des missions difficiles. Cela n'a pas amélioré
son caractère. C'est par ces renforts que nous recevions les
nouvelles de la capitale. Le Prince Majeur ne sortait quasiment plus
de son palais. Plus la saison du soleil avançait et plus il devenait
évident que Jorohery avait pris le pouvoir. Plus rien ne se faisait
sans l'avis du Bras du Prince Majeur. Seul mon Prince continuait
d'envoyer ses rapports au Prince Majeur. Tous les autres avaient bien
compris d'où venait le vent. Nous avons vu aussi les marabouts
partir. Les quelques uns qui ont osé s'exprimer, nous ont fait un
récit inquiétant. Le Prince Majeur semblait être devenu un pantin
sans volonté. Les quelques uns qui s'opposent à Jorohery
disparaissent ou sont retrouvés morts. Comme a dit un marabout :
« La peur règne à La Blanche. Je fuis comme les autres vers
les vallées éloignées, où règnent encore la paix et
l'équilibre. » Même le grand marabout Mandihi n'a pas été
épargné. Il est au fond d'une geôle pour avoir dit à Jorohery
qu'il outrepassait ses droits et qu'il oubliait ses devoirs. En
entendant cela, j'ai vu la colère briller dans les yeux de mon
Prince. Je l'ai entendu marmonner : « Quand viendra le
roi dragon, tout cela se paiera. ». En attendant si tu n'avais
pas raconté tout ce qui est arrivé ici avec le dragon, je
continuerais à penser que nous sommes dans des temps noirs. Est-il
libre ?
- Nous ne le savons pas, Lozadi. Nous
ne lui connaissons aucun lien, mais c'est un juvénile. Il a commencé
à prendre sa livrée d'adulte. C'est un rouge.
Lozadi ne put réprimer une
exclamation :
- Un rouge !
- Oui, j'espère que tu auras l'honneur
de le voir. Il est déjà superbe.
Miasti donna un coup de coude à
Tandrag. Celui-ci se retourna en faisant les gros yeux. S'approchant
de lui, elle lui chuchota :
- Tu vas rater le temps de repas.
Tandrag fit la moue mais n'insista pas.
Sans faire de bruit, ils laissèrent leur observatoire.
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