samedi 17 mars 2012


Le soleil était couché. Pourtant les guetteurs suivaient parfaitement la progression du groupe d'arrivants. En effet des porteurs de torches étaient répartis tout le long de la caravane.
- Trente hommes en embuscade à la sortie du bois là-bas, flèche-bois, dit Quiloma.
Personne ne dit mot. Le groupe qui descendait, était encore bien loin. Se déplaçant avec des torches, il ne devait pas être bien dangereux. Trop habitués à obéir sans contester, les trente guerriers avaient pris position. Les arcs courts bandés, les armes prêtes. Ils étaient immobiles, aussi invisibles que des esprits dans la nuit tombée. Quand les hommes de l'avant-garde avec Méaqui sortirent furtivement du bois, passant entre les fourrés, évitant le chemin, préparant leurs armes, ils furent accueillis par des tirs de flèche-bois. Cela dura quelques secondes, puis un rire éclata suivi d'un autre.
- Quiloma, vieille canaille, tu es encore plus retors que je ne pensais, dit Méaqui.
- Tes hommes font plus de bruit qu'une charge de Macoca.
- Les flèches-bois n'étaient peut-être pas nécessaires, ajouta Méaqui, en approchant, tenant à la main une flèche au bout renflé comme une massue.
- Sans cette astuce, tes hommes oublieraient la leçon. Ne jamais arriver sans avoir reconnu le terrain peut être mortel.
Méaqui déchaussa, et salua Quiloma à la manière traditionnelle des princes de même rang, chacun prenant les coudes de l'autre.
- Bravo pour ta phalange, tu as encore gagné ! Moi aussi d'ailleurs qui avais parié sur tes chances.
- Et Jorohery ?
- Il arrive. Tu verras, toujours pareil. Nous nous sommes arrêtés. Un combat, beaucoup de morts autochtones et un guerrier de chez nous.
- Je vois, Méaqui, il est toujours aussi redoutable. Le village n'est pas brillant. Il n'y a pas de richesse, pas de guerrier, juste un homme de guerre valable. Sans cette histoire, je me serais bien passé de venir ici. Mais viens, je te montre les quartiers que j'ai réquisitionnés.

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