vendredi 9 mars 2012


Quiloma eut juste assez de temps pour faire ce qu’il avait à faire avant l’arrivée du Bras du Prince Majeur. Le chef du village exprima son mécontentement. Il passa outre. Quiloma sentait sa peur et sa haine. Tant qu’il aurait peur, lui et ses hommes ne risquaient rien. La seule qui lui posait question était la femme près de l’eau. Elle n’avait pas peur. Elle connaissait les pouvoirs de ceux qui parlent avec la nature, comme les marabouts. Dans son pays on ne pouvait nuire à un marabout sans encourir une peine plus lourde que la mort. Il repoussa cette pensée, il avait des priorités plus immédiates. Il avait fait entrer la phalange dans la ville. Des otages issus de chaque maison étaient rassemblés dans la maison commune, sous la surveillance attentive d’une dizaine d’hommes. Avec un autre groupe, il avait expulsé tous ces charlatans qui s’agitaient sans rien produire. Il avait bien songé à tous les éliminer. La survenue d’une révolte l’aurait mis en retard dans ses préparatifs. Il valait mieux pour le moment, les envoyer se faire voir ailleurs. Le seul qui avait voulu s’opposer, était mort transpercé d’une flèche. Les autres avaient filé sans rien dire. Ils avaient bien compris que sa patience avait des limites étroites. Maintenant, il distribuait les ordres pour faire aménager toutes ces pièces pour Jorohery et sa suite. Il fit jeter tous ces habits ridicules avec leurs décorations stupides qui n’auraient même pas impressionné un enfant, ainsi qu’il fit brûler toutes ces herbes et toutes ces branches à l’odeur entêtante. Il fallait que tout soit prêt. Ce fut un gros travail que de vider tout cela. Il n’y eut pas d’incident. Quand les guetteurs signalèrent l’arrivée de l’envoyé du Prince Majeur, il était prêt.

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