Les hommes se reposaient. La bataille était finie. Leurs journées allaient se transformer en besogne d’ensevelissement ou en reconstruction. Les hommes du peuple de la terre n’aimaient pas passer la nuit dehors sans la sécurité d’une caverne au-dessus d’eux. Ils avaient réintégré la grande salle découverte dans la falaise de la fondation. Le peuple des petits campait près du village détruit au pied de la falaise. La nuit était tombée mais personne ne dormait. Des émissaires étaient partis, certains revenaient déjà. Des villageois venaient voir ce qui restait du village et de leurs biens. Michatagoulfa, fils de Santagaltopa, se trouvait devenir l’autorité. Les rois du peuple de la terre s’étaient retirés dans la caverne. Il aurait bien aimé rencontrer la maîtresse enchanteresse ou le porteur de flamme. Mais pour le moment, il devait gérer les réfugiés qui revenaient. Il les fit s’installer tant bien que mal dans la plaine à la place du camp des gendailleurs. Le village complètement brûlé n’offrait pas de toit à ceux qui rentraient. Michatagoulfa, fils de Santagaltopa l’avait fait entourer d’une barrière, de vieilles poutres se consumaient encore et pouvaient se révéler dangereuses. La route ainsi barrée était gardée. Un gros homme qui avait tenu une des auberges se présenta et demanda à aller dans le village pour s’enquérir de ce qui était advenu de son établissement. Il venait en avant-garde, sa famille et ses servantes attendaient son compte-rendu pour revenir. Devant le refus des gardes de la barrière, il entra dans une violente colère. Ce n’était pas des petits va-nus-pieds comme eux qui allaient l’empêcher d’aller voir ce qui restait. Ils avaient beau lui répéter qu’il ne restait rien, il ne voulait croire que ses yeux. Les gardes en référèrent à Michatagoulfa, fils de Santagaltopa, qui ne put que lui redire la même chose. Le bonhomme ne voulait rien entendre. Lassé, Michatagoulfa, fils de Santagaltopa, lui permit d’aller voir. L’homme s’empara mal gracieusement d’une torche, passa sous les barrières et commença à déambuler dans les ruines des rues, en grommelant contre tous ceux-là qui lui compliquaient la vie. Les gardes l’entendirent s’éloigner petit à petit, puis recommencèrent à s’occuper des nouveaux arrivants. Le gros homme s’avançait dans ce qui avait été la rue principale. Soufflant et suant, il exprimait encore sa colère contre ces foutus grades, contre ces foutus guerriers qui ne respectaient rien et surtout pas son bien, contre ces foutues diseuses qui n’avaient pas été capables de protéger sa maison. Il espérait qu’ils n’avaient pas trouvé l’entrée de sa cave. Même si le dessus était détruit, le dessous recélait des trésors pour un aubergiste. Depuis des générations, âpres au gain, ses ancêtres avaient creusé et agrandi toute une série de caves fort bien achalandées. C’est ce qu’il espérait retrouver en venant. Il avançait en essayant de se repérer dans ces ruines encore fumantes, ces poutres rougeoyantes pointant vers le ciel des brandons incandescents. Plus il avançait et plus il se sentait oppressé. Pourtant aux dires des gardes, il n’y avait rien. Tenant haut sa torche, il se retournait de plus en plus fréquemment. Son grommelage avait fait place à un silence anxieux. Il arriva enfin à l’emplacement de son auberge, comme lui avaient dit les gardes, il ne restait rien. Les murs s’étaient effondrés, le feu couvait encore dans les parties en bois. Il eut l’impression d’un mouvement à côté de lui, vivement, il se retourna, sans rien voir que des ombres mouvantes à la lueur tremblotante de sa torche.
- Qui est là ?
Il n’y eut pas de réponse. Le silence lui sembla épais. On l’épiait. Son corps paniquait. Il voulait fuir. Son raisonnement reprit le dessus. Ce n’était pas possible, il ne pouvait rien y avoir… il se força à reprendre sa recherche. Bientôt la peur augmenta d’un nouveau cran. N’y tenant plus, il voulut fuir. Il fit deux pas et entra dans le néant.La Force Noire trouva tout à fait à son goût cet homme aux sombres pensées. Un esprit aussi tordu et pervers était une friandise. Si tous ceux qu’elle rencontrait était comme cela, elle aurait rapidement la puissance qu’elle désirait.
- Qui est là ?
Il n’y eut pas de réponse. Le silence lui sembla épais. On l’épiait. Son corps paniquait. Il voulait fuir. Son raisonnement reprit le dessus. Ce n’était pas possible, il ne pouvait rien y avoir… il se força à reprendre sa recherche. Bientôt la peur augmenta d’un nouveau cran. N’y tenant plus, il voulut fuir. Il fit deux pas et entra dans le néant.La Force Noire trouva tout à fait à son goût cet homme aux sombres pensées. Un esprit aussi tordu et pervers était une friandise. Si tous ceux qu’elle rencontrait était comme cela, elle aurait rapidement la puissance qu’elle désirait.
Les gardes à la barrière sentirent le malaise. Il était diffus mais bien réel. Rien autour d’eux ne méritait un tel sentiment, un mélange de peur et de dégoût. La nuit était sombre, les nuages cachant trop la lune pour qu’elle éclaire la route. L’homme avait disparu depuis un moment. On ne l’entendait plus grommeler sa colère et son mépris. La garde allait être monotone. Plus personne sur la route, le camp des réfugiés en contrebas, bruissait à peine. Ils étaient deux, essayant en parlant de se rassurer l’un l’autre. C’était la première fois qu’ils portaient les armes. Ils avaient eu de la chance, leur discrétion habituelle et la brièveté des combats leur avaient permis de traverser la crise sans blessure. Ils se racontaient une nouvelle fois leurs exploits, les enjolivant un peu, et surtout minimisant leur peur lors de l’affrontement.
La Force Noire avançait vers les sources de vie qu’elle ressentait. Ces deux-là ne l’intéressaient pas. Un peu de colère mais surtout de la peur et de la résignation. Elle les toucha quand même pour qu’ils ne donnent pas l’alerte. Son approche les avait rendus nerveux et inquiets. Pomper leurs énergies vitales ne lui avait procuré aucun plaisir. Lentement, elle se coula vers le bas côté. Par là non plus, elle ne sentit pas de nourriture roborative. Quelques silhouettes se détachèrent de l’ombre des tentes pour se diriger vers la route et vers elle. Insipide fut la première pensée qui lui vint. Ne s’occupant pas plus longtemps d’eux, elle se dirigea vers le campement des soldats. Ceux qui avaient combattus avaient certainement des pensées de haine qui vaudraient le déplacement. Se glissant de tache sombre en tache sombre, elle progressa. Elle entendit les cris des réfugiées qui venaient d’atteindre la route. Ils venaient de découvrir sur la route les dépouilles des gardes. Se mettant à courir, ils se dirigèrent aussi vers le camp militaire. C’est, remplis de peur, qu’ils passèrent devant elle. Lançant un pseudopode, elle aspira quand même le peu d’énergie qu’ils possédaient. Un bouillonnement émotionnel attira son attention. Les hurlements d’alerte de ses dernières victimes avaient réveillé les occupants du camp. La Force Noire pensa que le nombre compenserait la qualité. Elle se propulsa vers l’endroit d’où provenait le bruit.
Dans le campement du peuple des petits, c’était l’alerte. Dans la nuit, où tout prenait de grandes proportions, chacun s’armait et transmettait l’alerte. Personne ne savait ce qui se passait. Les officiers et sous-officiers firent ce qui était prévu dans ces cas-là. Les accès du camp furent barrés tant bien que mal, et plutôt mal que bien. Des messagers furent envoyés vers la caverne pour prévenir les soldats du peuple de la terre. Les torches et les feux allumés furent couverts pour ne pas servir de cible.
La Force Noire avançait vers les sources de vie qu’elle ressentait. Ces deux-là ne l’intéressaient pas. Un peu de colère mais surtout de la peur et de la résignation. Elle les toucha quand même pour qu’ils ne donnent pas l’alerte. Son approche les avait rendus nerveux et inquiets. Pomper leurs énergies vitales ne lui avait procuré aucun plaisir. Lentement, elle se coula vers le bas côté. Par là non plus, elle ne sentit pas de nourriture roborative. Quelques silhouettes se détachèrent de l’ombre des tentes pour se diriger vers la route et vers elle. Insipide fut la première pensée qui lui vint. Ne s’occupant pas plus longtemps d’eux, elle se dirigea vers le campement des soldats. Ceux qui avaient combattus avaient certainement des pensées de haine qui vaudraient le déplacement. Se glissant de tache sombre en tache sombre, elle progressa. Elle entendit les cris des réfugiées qui venaient d’atteindre la route. Ils venaient de découvrir sur la route les dépouilles des gardes. Se mettant à courir, ils se dirigèrent aussi vers le camp militaire. C’est, remplis de peur, qu’ils passèrent devant elle. Lançant un pseudopode, elle aspira quand même le peu d’énergie qu’ils possédaient. Un bouillonnement émotionnel attira son attention. Les hurlements d’alerte de ses dernières victimes avaient réveillé les occupants du camp. La Force Noire pensa que le nombre compenserait la qualité. Elle se propulsa vers l’endroit d’où provenait le bruit.
Dans le campement du peuple des petits, c’était l’alerte. Dans la nuit, où tout prenait de grandes proportions, chacun s’armait et transmettait l’alerte. Personne ne savait ce qui se passait. Les officiers et sous-officiers firent ce qui était prévu dans ces cas-là. Les accès du camp furent barrés tant bien que mal, et plutôt mal que bien. Des messagers furent envoyés vers la caverne pour prévenir les soldats du peuple de la terre. Les torches et les feux allumés furent couverts pour ne pas servir de cible.
La Force Noire se retrouva encore plus en colère. Ces cris et cette alerte avaient gâché ses possibilités de choisir ses proies. Maintenant, elle devait prendre tout ce qui se présenterait. Elle avança profitant toujours de l’obscurité. Elle sentait la peur qui montait. Arrivant près des remparts faits par les gendailleurs, en partie détruits par la pluie et le vent de l’ouragan, tel un prédateur, elle se fit la plus discrète possible. Un homme s’était un peu éloigné de cette protection, elle l’attaqua. Il tomba telle une enveloppe vide sans bruit. Sa forme noire commença l’escalade d’un morceau du mur de défense. Elle sentait un groupe de proies derrière. Arrivée en haut, elle prit la mesure du camp et de ses possibilités. Elle allait se laisser couler vers l’intérieur des défenses quand la lune éclaira la scène de sa blanche lumière. Un homme cria non loin de là, en la désignant. Rapide comme le serpent, elle envoya une extension le faire taire. Lui aussi tomba vidé. Les autres autour s’enfuirent en hurlant. Le plus courageux planta son épée dans sa noire protubérance. La Force Noire en profita pour le vider aussi. Elle entendit les cris des hommes se renvoyant l’information. Une pluie de projectiles la toucha sans lui faire le moindre mal. Tel une hydre aux multiples têtes, la Force Noire dressa ses pseudopodes. Sans plus attendre, elle attaqua. De nombreux hommes tombèrent. Les autres fuirent cette menace que rien ne semblait pouvoir arrêter. Quelques téméraires voulurent prouver leur vaillance. La Force Noire goûta l’épice de leur orgueil qui venait relever le fond diffus sans relief de cette nourriture remplie de peur.
Elle avait forci. Sa perception était meilleure. Des nuages passèrent devant la lune, rendant la nuit opaque aux yeux des hommes. Grâce à ceux qu’elle avait absorbés, elle avait acquis de nouveaux dons. Dans cette absence de lumière, elle se repérait. D’un côté fuyaient des hommes sans saveur, de l’autre elle repéra une belle brillance signe d’une vie forte et vaillante dont elle pourrait tirer une belle énergie. La Force Noire, rebroussa chemin repartant d’où elle était venue, guidée par l’instinct du chasseur. Arrivant à la route, elle jeta un coup d’œil aux réfugiés qui s’enfuyaient aussi. N’ayant aucune information, ils partaient dans tous les sens. Elle ne fit pas d’effort pour capturer les flammèches qui s’éloignaient, mais ne dédaigna pas ceux qui lui tombaient dessus. Son objectif était plus loin. En avançant, elle s’aperçut qu’autour de la vive lumière blanche qu’elle avait vue, il y avait des éclats rouges formant une barrière autour. Elle s’approcha encore. Des runes, c’étaient des runes qui scintillaient ainsi. Les lacis de leurs mouvances traçaient un réseau continu. Approchant un pseudopode, elle tâta ce flamboiement. Ce fut comme une brûlure. Elle entreprit d’en faire le tour. Elle avait réussi à les retourner à son profit sur les murs de la fondation jusqu’à ce que le porteur de flamme ne les détruise, aidé par celle qui cantilait si bien, si fort. Si elle trouvait ne serait-ce qu’une petite rune mal faite ou encore mieux une petite rune de malédiction, elle pourrait alors mettre à bas tout le réseau de défense qui la privait de sa proie. Derrière la rouge barrière mouvante, elle sentit l’agitation. Des flammèches sans intérêt bougeaient. Elle continua son exploration s’éloignant de la route pour s’enfoncer dans la forêt. La lune réapparut un instant illuminant d’argent une barrière d’épineux et lui cachant le détail des flammes d’énergie. La Force Noire s’arrêta. Obligée de patienter, elle se réfugia dans la colère. A sa satisfaction, de sombres nuages occultèrent encore une fois la lune. Elle reprit son examen de la barrière rougeoyante. Elle remarqua une flammèche brillante partir rapidement vers le coin qu’elle avait exploré et traverser la barrière des runes. Une proie trop petite pour qu’elle rebrousse chemin. Elle concentra son attention sur la flamme principale toujours présente dans l’enceinte des runes. Elle la voyait bouger dans l’enceinte mais n’arrivait pas encore à la ressentir, signe que l’énergie était encore hors de portée. La Force Noire avança encore. Elle allait quitter les chemins de débardage pour s’enfoncer vers l’arrière de l’enceinte quand elle la vit. Bien sûr ce n’était qu’un petit point noir dans la rouge brillance, mais cela lui suffirait. Il était pris au milieu du filet ce qui rendait délicat sa récupération. La Force Noire analysa la situation. Dans le rempart de runes était enchâssée une rune de malédiction. Elle n’avait pas été tracée avec le rempart. La cantileuse l’aurait vue. La Force Noire était persuadée que l’auteur de cette barrière était celle qui aidait le porteur de flamme. Celle-là n’aurait pas fait l’erreur de l’autre. Mettre des runes de malédiction dans des runes de défense revenait à miner le rempart. La Force Noire pensa que la rune avait été jetée par une ennemie de celle qui cantilait si bien. Si elle pouvait la toucher alors par ce canal, elle pourrait contaminer les runes rouges. La Force Noire se déploya telle un naja à la collerette étalée. Elle ne pouvait pas aller plus loin sans ressentir le rouge douleur des runes. Elle se concentra sur un point, juste un petit point de faiblesse. Se glissant par là, elle atteignit son but : la rune de malédiction s’offrit à elle qui était malédiction. La Force Noire disant le mal, fit se toucher la rune noire et les runes rouges. Celles-ci résistèrent. La Force Noire força de dyslogorrhée le passage. Un petit morceau de scintillement s’éteignit, puis un autre. Sentant qu’elle gagnait, elle poursuivit ses efforts, certaine que ce qu’elle récupérerait derrière cette barrière remplacerait au centuple l’énergie qu’elle perdait dans cet effort de destruction. Bientôt une tache noire apparut dans toute l’épaisseur du rouge. Elle avait gagné, le passage était ouvert. La chasse reprenait. La Force Noire se glissa dans l’ouverture. Ses proies l’attendaient.
Sintacasha avait vu s’éloigner le couple vers la fondation. Elle eut un pincement au cœur. Des souvenirs lui remontèrent à la mémoire. Ils venaient du temps lointain où elle-même avait connu la joie d’être amoureuse. Elle se remémora ces premiers mois de bonheur, puis ce long temps de bonheur paisible donné par la certitude d’être aimée. La nostalgie la quitta quand elle dut reprendre les activités habituelles de la maison des accueillis. Elle pensa qu’ils avaient eu beaucoup de chance et que les runes qui avaient agi sur les épineux avaient été un rempart efficace. Maintenant que Cantasha et Renatka étaient partis, était-il toujours nécessaire de garder cette enceinte. Elle se posa aussitôt la question de savoir si elle aurait assez de force pour contrecarrer les runes dites par sa fille. La journée se passa sans difficultés. Elle fit faire le compte des provisions. L’eau ne manquait pas grâce à la source, mais dans sept jours, il n’y aurait plus assez pour nourrir tous les accueillis. Elle manquait d’informations sur la suite. Sa pensée s’envolait sans cesse vers sa fille qui affrontait peut-être cette horreur comme elle avait dit. Sintacasha ne l’avait pas sentie. Peut-être était-elle trop loin pour ses sens. Le soir venu, elle fut heureuse d’entendre le chant des nouvelles que lui adressa Cantasha. Elle répondit de même partageant le plaisir de cantiler en cœur. Elle se préparait à aller se coucher quand elle croisa la mendiante.
- Sais-tu comment on sort d’ici ? demanda celle-ci.
- Tu veux nous quitter ?
- Si je suis en vie diseuse, c’est parce que j’ai toujours écouté mon instinct ! Aujourd’hui, il me dit qu’il faut partir.
- Je suis désolée mais c’est impossible. Les runes qui nous protègent, nous empêchent de sortir.
- C’est emm !!! diseuse, je sens pas ça bien !
La mendiante tourna les talons. Elle la regarda s’éloigner vers le verger. Sintacasha renonça à aller se coucher pour aller sur le tertre. Debout, elle regardait vers la falaise, essayant de deviner ce qui pouvait arriver. Elle médita un moment, mais comme rien ne se passait, elle choisit d’aller dormir pour être en forme le lendemain. Elle atteignait sa chambre quand arriva le cri d’alerte sur la route. Le silence retomba. Elle retourna sur le tertre. Elle entendit les hommes en armes se réveiller, crier sans qu’elle comprenne ce qu’ils disaient. Elle ressentit simplement leur peur. Petit à petit, elle se sentit envahie intérieurement par un malaise indéfinissable. L’angoisse montait en elle. Elle vit qu’elle n’était pas la seule, la mendiante, l’enfant et d’autres accueillis sortaient des bâtiments pour se diriger vers le tertre et vers elle qui pouvait, pensaient-ils, les protéger. Elle en doutait. Pourtant, autour d’eux, aucun bruit. Sintacasha pensa que c’était cela qui l’angoissait, il n’y avait pas les bruits habituels de la forêt la nuit. La barrière d’épineux semblait solide et nul ennemi ne pourrait la traverser. Elle se répétait et elle répétait aux accueillis cette phrase pour les rassurer. Une impression d’horreur la traversa. Cantasha avait parlé d’horreur sans nom. Est-ce que la chose serait proche ?
Sintacasha fit taire tout le monde. Elle leur enseigna une rune qu’elle leur fit répéter et répéter en boucle. En faisant cela, elle renforçait sa propre concentration. Elle entra en état modifié touchant le plan runique. Autour d’elle, elle sentait maintenant physiquement le pouvoir des runes de la barrière. Tout cela lui semblait solide et sans faille. Ancienne maîtresse enchanteresse, elle avait beaucoup d’expérience. Elle ne s’arrêta pas à cette première impression et s’obligea à faire une analyse plus fine des ressentis runiques. Sur sa droite, un détail attira son esprit. Il y avait là un caillou venant de la fondation. Un de ces cailloux que Sifréma avait fait faire pour les jeter sur les gendailleurs et dont ceux-ci s’étaient débarrassés en les lançant dans les épineux. Sur ce caillou, il y avait non pas une rune de défense mais une malédiction. Sintacasha savait que tout ce qui est mal dit pouvait être la source de conflit entre les runes. Elle réfléchissait à la manière de s’en délivrer quand elle sentit la présence maléfique. Elle ressentit comme un poids qui pourrait entraîner l’édifice protecteur vers la chute. Puis ce fut une présence mauvaise cherchant le mal qui s’infiltrait dans le lacis des runes. Sortant de sa transe, elle vit la petite devant elle qui s’appliquait à dire la rune comme elle lui avait demandé. L’interrompant, Sintacasha lui dit d’aller prévenir Cantasha, qui devait être dans la grotte, que la chose noire était ici. L’enfant partit de toute la vitesse de ses petites jambes. Sintacasha fit l’effort de reprendre sa transe. Elle se concentra malgré la peur et le dégoût, sur ce qui se passait au niveau du caillou de malédiction. Elle ressentit douloureusement le conflit qui se jouait. Et puis, elle sentit la rupture, comme une fuite dont elle savait qu’elle allait s’agrandir. L’horreur allait arriver. Sortant de sa transe, elle fit reculer tous les présents, donna des ordres aux cantileuses présentes pour qu’elles isolent autant que possible le secteur et elle se prépara au combat.
- Sais-tu comment on sort d’ici ? demanda celle-ci.
- Tu veux nous quitter ?
- Si je suis en vie diseuse, c’est parce que j’ai toujours écouté mon instinct ! Aujourd’hui, il me dit qu’il faut partir.
- Je suis désolée mais c’est impossible. Les runes qui nous protègent, nous empêchent de sortir.
- C’est emm !!! diseuse, je sens pas ça bien !
La mendiante tourna les talons. Elle la regarda s’éloigner vers le verger. Sintacasha renonça à aller se coucher pour aller sur le tertre. Debout, elle regardait vers la falaise, essayant de deviner ce qui pouvait arriver. Elle médita un moment, mais comme rien ne se passait, elle choisit d’aller dormir pour être en forme le lendemain. Elle atteignait sa chambre quand arriva le cri d’alerte sur la route. Le silence retomba. Elle retourna sur le tertre. Elle entendit les hommes en armes se réveiller, crier sans qu’elle comprenne ce qu’ils disaient. Elle ressentit simplement leur peur. Petit à petit, elle se sentit envahie intérieurement par un malaise indéfinissable. L’angoisse montait en elle. Elle vit qu’elle n’était pas la seule, la mendiante, l’enfant et d’autres accueillis sortaient des bâtiments pour se diriger vers le tertre et vers elle qui pouvait, pensaient-ils, les protéger. Elle en doutait. Pourtant, autour d’eux, aucun bruit. Sintacasha pensa que c’était cela qui l’angoissait, il n’y avait pas les bruits habituels de la forêt la nuit. La barrière d’épineux semblait solide et nul ennemi ne pourrait la traverser. Elle se répétait et elle répétait aux accueillis cette phrase pour les rassurer. Une impression d’horreur la traversa. Cantasha avait parlé d’horreur sans nom. Est-ce que la chose serait proche ?
Sintacasha fit taire tout le monde. Elle leur enseigna une rune qu’elle leur fit répéter et répéter en boucle. En faisant cela, elle renforçait sa propre concentration. Elle entra en état modifié touchant le plan runique. Autour d’elle, elle sentait maintenant physiquement le pouvoir des runes de la barrière. Tout cela lui semblait solide et sans faille. Ancienne maîtresse enchanteresse, elle avait beaucoup d’expérience. Elle ne s’arrêta pas à cette première impression et s’obligea à faire une analyse plus fine des ressentis runiques. Sur sa droite, un détail attira son esprit. Il y avait là un caillou venant de la fondation. Un de ces cailloux que Sifréma avait fait faire pour les jeter sur les gendailleurs et dont ceux-ci s’étaient débarrassés en les lançant dans les épineux. Sur ce caillou, il y avait non pas une rune de défense mais une malédiction. Sintacasha savait que tout ce qui est mal dit pouvait être la source de conflit entre les runes. Elle réfléchissait à la manière de s’en délivrer quand elle sentit la présence maléfique. Elle ressentit comme un poids qui pourrait entraîner l’édifice protecteur vers la chute. Puis ce fut une présence mauvaise cherchant le mal qui s’infiltrait dans le lacis des runes. Sortant de sa transe, elle vit la petite devant elle qui s’appliquait à dire la rune comme elle lui avait demandé. L’interrompant, Sintacasha lui dit d’aller prévenir Cantasha, qui devait être dans la grotte, que la chose noire était ici. L’enfant partit de toute la vitesse de ses petites jambes. Sintacasha fit l’effort de reprendre sa transe. Elle se concentra malgré la peur et le dégoût, sur ce qui se passait au niveau du caillou de malédiction. Elle ressentit douloureusement le conflit qui se jouait. Et puis, elle sentit la rupture, comme une fuite dont elle savait qu’elle allait s’agrandir. L’horreur allait arriver. Sortant de sa transe, elle fit reculer tous les présents, donna des ordres aux cantileuses présentes pour qu’elles isolent autant que possible le secteur et elle se prépara au combat.
L’enfant courut à son passage secret. Sintacasha lui avait demandé un service à elle la petite enfant perdue que nul n’avait réclamée. Au ton qu’elle avait employé, l’enfant sentait que cela était important, au moins autant que de retrouver le porteur de flamme. S’enfonçant dans le passage sous les épineux, elle ne fit pas attention aux griffures qui déchiraient sa robe. Quand elle serait grande, elle voulait être comme Sintacasha ou Cantasha. Pour l’instant, elle se débattait avec des ronces qui l’avaient capturée. La nuit noire n’arrangeait rien. Elle avait beau connaître le passage, elle se sentait bloquée. L’enfant commença à paniquer. Elle ne pouvait plus avancer, ne pouvait pas faire demi-tour. Reculer la faisait rencontrer des épines qui lui déchiraient le dos. Son cœur battant à toute vitesse, elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas crier. Elle aurait voulu pleurer et que maman la console, mais elle était seule, perdue et piégée dans le noir. Par sa faute, Sintacasha allait au moins mourir. Les larmes coulaient sur ses joues. Elle était prête à abandonner quand la lune vint à son aide. Par un trou dans les nuages, les rayons de lumière éclairèrent la forêt. Elle s’aperçut qu’elle n’était pas perdue mais qu’elle avait oublié de se baisser. Là où elle était, elle ne pouvait passer qu’à quatre pattes. Elle se décrocha vivement, laissant encore quelques bouts de vêtement et de peau aux épines de la barrière. Elle avançait bien maintenant. De nouveau elle se heurta à un mur invisible. Elle poussa de toutes ses forces, bandant sa volonté pour y arriver. La résistance ne céda pas. Pourtant elle ne voyait rien. Ça commençait à bien faire. Elle se mit en colère et dit :
- Ça suffit ! Laisse-moi passer !
Elle sentit comme un flottement, et devant elle le passage s’ouvrit. Elle continua sa marche à quatre pattes, puis se redressa, se mit de profil pour la suite, tourna à gauche puis à droite, enjamba la grosse racine qui annonçait la fin du passage et se retrouva dehors. Prenant ses jambes à son cou, elle s’élança. La route n’était pas loin, elle allait l’atteindre quand elle remarqua à la lueur lunaire qu’il y avait une trace de nuit par terre. Elle stoppa net. Elle la regarda. Il y avait par terre une bande noire assez large. Elle pensa : « c’est comme si on avait enlevé les couleurs ». Tout était uniformément noir. La séparation était nette, d’un côté le monde, son monde, de l’autre la nuit. Elle eut envie de toucher pour voir ce que c’était. Elle s’approcha. Elle fit peur à un petit rongeur qui détala. Elle le vit marcher sur la bande noire et s’effondrer comme une robe quand il n’y a personne dedans. Elle eut peur. Elle cria :
- Pousse-toi !
Rien ne se passa. Déçue, elle décida de longer cette bande noire. Elle reprit sa course. De nouveau la lune fut cachée par les nuages. Elle ralentit à nouveau. Il lui fallait scruter le paysage pour y détecter la bande noire. Plus elle avançait et plus elle comprenait que jamais elle n’atteindrait la falaise comme cela. Il fallait qu’elle traverse cette chose. Un hibou traversa le ciel en hululant. Sursautant, elle alla sur le bas côté de la route. Elle n’aimait pas cette bête qui volait sans bruit et dont le cri lui faisait peur la nuit. Elle suivit la lisière de la forêt, surveillant la route pour voir si il n’y avait pas un passage dans la bande noire. Elle entendit parler un peu devant elle. S’approchant sans bruit, elle entendit des adultes discuter :
- N’allez pas plus loin, il y a une horreur sur la route.
- Il faut qu’on trouve un refuge. Nous avons eu des disparus. Je veux mettre ma famille à l’abri près des soldats.
- Oui, mais n’allez pas sur la route, mon compagnon a voulu traverser et regardez, sa dépouille est au milieu de la zone noire.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Il a mis un pied sur cette horreur et il s’est effondré sans un bruit, sans un cri, comme vidé. Il est devenu aussi noir que le sol.
L’enfant vit des silhouettes près de la route. Il y avait quelques adultes, aussi nombreux que les doigts d’une main et des enfants cachés dans les herbes hautes au bord de la route.
- Il faut passer en sautant par-dessus.
- Je pourrais peut-être y arriver mais les enfants non.
- J’ai une idée !
L’enfant ne bougeait plus. La nuit et le bruit que les autres faisaient la rendaient invisible. Elle regardait ce qui se passait. Une des hommes revint vers la forêt, à l’aide d’une hache, il entreprit de faire tomber un arbre. Cela lui prit du temps, trop longtemps au goût de l’enfant. Dans un craquement sinistre, l’arbre s’abattit sur la route. Les branches touchaient le sol de l’autre côté de la bande noire. Le tronc faisait un pont. Les hommes observèrent ce qui se passait. La lumière de la lune profitant d’un trou dans les nuages éclaira la scène. La bande noire n’en parut que plus sombre. L’arbre gardait ses couleurs. Tous entreprirent de passer par-dessus. Les adultes aidèrent leurs petits à traverser. S’étant rapprochée du groupe, l’enfant sentit une main prendre la sienne. Une autre fillette l’avait agrippée. Elle serrait fort. Une femme appela. La fillette, sans lâcher la main de l’enfant, se mit à courir. La femme en voyant arriver deux filles ne dit rien et les aida à passer sur le tronc. Arrivées de l’autre côté, il fallut bien se lâcher pour pouvoir descendre entre les branches. L’enfant en profita pour s’éclipser. Elle entendit l’autre fillette l’appeler mais ne s’arrêta pas. Sintacasha comptait sur elle.
- Ça suffit ! Laisse-moi passer !
Elle sentit comme un flottement, et devant elle le passage s’ouvrit. Elle continua sa marche à quatre pattes, puis se redressa, se mit de profil pour la suite, tourna à gauche puis à droite, enjamba la grosse racine qui annonçait la fin du passage et se retrouva dehors. Prenant ses jambes à son cou, elle s’élança. La route n’était pas loin, elle allait l’atteindre quand elle remarqua à la lueur lunaire qu’il y avait une trace de nuit par terre. Elle stoppa net. Elle la regarda. Il y avait par terre une bande noire assez large. Elle pensa : « c’est comme si on avait enlevé les couleurs ». Tout était uniformément noir. La séparation était nette, d’un côté le monde, son monde, de l’autre la nuit. Elle eut envie de toucher pour voir ce que c’était. Elle s’approcha. Elle fit peur à un petit rongeur qui détala. Elle le vit marcher sur la bande noire et s’effondrer comme une robe quand il n’y a personne dedans. Elle eut peur. Elle cria :
- Pousse-toi !
Rien ne se passa. Déçue, elle décida de longer cette bande noire. Elle reprit sa course. De nouveau la lune fut cachée par les nuages. Elle ralentit à nouveau. Il lui fallait scruter le paysage pour y détecter la bande noire. Plus elle avançait et plus elle comprenait que jamais elle n’atteindrait la falaise comme cela. Il fallait qu’elle traverse cette chose. Un hibou traversa le ciel en hululant. Sursautant, elle alla sur le bas côté de la route. Elle n’aimait pas cette bête qui volait sans bruit et dont le cri lui faisait peur la nuit. Elle suivit la lisière de la forêt, surveillant la route pour voir si il n’y avait pas un passage dans la bande noire. Elle entendit parler un peu devant elle. S’approchant sans bruit, elle entendit des adultes discuter :
- N’allez pas plus loin, il y a une horreur sur la route.
- Il faut qu’on trouve un refuge. Nous avons eu des disparus. Je veux mettre ma famille à l’abri près des soldats.
- Oui, mais n’allez pas sur la route, mon compagnon a voulu traverser et regardez, sa dépouille est au milieu de la zone noire.
- Qu’est-ce qui s’est passé ?
- Il a mis un pied sur cette horreur et il s’est effondré sans un bruit, sans un cri, comme vidé. Il est devenu aussi noir que le sol.
L’enfant vit des silhouettes près de la route. Il y avait quelques adultes, aussi nombreux que les doigts d’une main et des enfants cachés dans les herbes hautes au bord de la route.
- Il faut passer en sautant par-dessus.
- Je pourrais peut-être y arriver mais les enfants non.
- J’ai une idée !
L’enfant ne bougeait plus. La nuit et le bruit que les autres faisaient la rendaient invisible. Elle regardait ce qui se passait. Une des hommes revint vers la forêt, à l’aide d’une hache, il entreprit de faire tomber un arbre. Cela lui prit du temps, trop longtemps au goût de l’enfant. Dans un craquement sinistre, l’arbre s’abattit sur la route. Les branches touchaient le sol de l’autre côté de la bande noire. Le tronc faisait un pont. Les hommes observèrent ce qui se passait. La lumière de la lune profitant d’un trou dans les nuages éclaira la scène. La bande noire n’en parut que plus sombre. L’arbre gardait ses couleurs. Tous entreprirent de passer par-dessus. Les adultes aidèrent leurs petits à traverser. S’étant rapprochée du groupe, l’enfant sentit une main prendre la sienne. Une autre fillette l’avait agrippée. Elle serrait fort. Une femme appela. La fillette, sans lâcher la main de l’enfant, se mit à courir. La femme en voyant arriver deux filles ne dit rien et les aida à passer sur le tronc. Arrivées de l’autre côté, il fallut bien se lâcher pour pouvoir descendre entre les branches. L’enfant en profita pour s’éclipser. Elle entendit l’autre fillette l’appeler mais ne s’arrêta pas. Sintacasha comptait sur elle.
Les réfugiés du peuple des petits avaient mis le camp des hommes de la terre en émoi. Cent bouches racontaient cent récits différents. La seule chose en commun était l’horreur. Il fallut du temps pour que Cantasha, Renatka et les rois comprennent un peu la situation. Seul Renatka avait tout de suite fait le lien entre ce qui était raconté et la Force Noire. Il s’en était ouvert à Cantasha et depuis, ils essayaient de comprendre ce qui se passait, où était l’ennemie et comment ils allaient pouvoir lui faire face. Renatka avait allumé un feu devant la grotte. Il fallait de la lumière. Il fit alimenter plusieurs foyers pour éclairer toutes les entrées en faisant abattre des arbres qui pouvaient servir de repaire. Si la Force Noire approchait, les guetteurs devraient la voir malgré la nuit. Tous espéraient que la lumière de la lune reviendrait pour éclairer la plaine. En écoutant les uns et les autres, ils retracèrent le sens de l'attaque. Ils comprirent que si la Force Noire avait poursuivi les fuyards, elle serait déjà là. Les Rois furent rassurés, Cantasha et Renatka non. Si elle n'attaquait pas la grotte, où était-elle? Renatka la pensa tapie quelque part attendant son heure. Le plus important était de la repérer. Le deuxième problème était quoi faire quand elle serait localisée. Pour le moment toutes les expériences de rencontre entre un être vivant et cette "chose" se soldait par la mort du vivant. Le conseil des rois avec Cantasha et Renatka discutait. Ces deux derniers avaient l'impression de discussions stériles. Sans savoir, que pouvait-on faire? Seules les runes avaient semblé pouvoir l'arrêter. Cantasha laissa le conseil continuer à prévoir les différentes techniques de repli pour se mettre à cantiler les runes de défenses devant la grotte. Elle coordonna l'action des cantileuses pour le tracé des runes. Les gardes étaient nerveux. Elle les avait obligés à dégager les abords de l'entrée et ils avaient l'impression d'être exposés. Il y eut des cris d'alerte quand ils entendirent des bruits dans les fourrés alentour. Cantasha, laissant les enchanteresses continuer le déploiement des défenses runiques, alla voir ce qui se passait. Elle tendit son esprit pour ressentir la présence maudite mais rien ne vint. Elle donnait l'ordre de poser les armes quand Renatka arriva. Lui aussi avait entendu les cris. Son inquiétude avait fait le reste, il avait déserté le conseil pour courir vers Cantasha. Les feuillages de nouveau bougèrent, alertant à nouveau les soldats. Renatka se prépara, Cantasha aussi, mais ce ne furent que quelques hommes affolés qui arrivèrent. Ils avaient voulu fuir le sentiment d'horreur qui les avait envahis lors de la rencontre avec la force Noire. Ils avaient tourné en rond dans la nuit sans lumière pour finir par s'apercevoir à la clarté de la lune, qu'ils se retrouvaient près de la route. L'un d'eux avait couru vers la forêt qui est de l'autre côté pour se mettre à l'abri. Il n'avait pas fait deux pas sur la route que ses compagnons l'avaient vu tomber mort par terre et devenir noir. La lune, dévoilée à ce moment, avait montré l'horreur de la situation. La route était comme peinte en noire. Voyant cela, les survivants avaient pris la direction opposée, avaient couru jusqu'à la grotte. Une des arrivants insista sur le fait que sans lumière, ils auraient tous fait pareil. C'est le pâle éclairage nocturne qui avait révélé l'absence de couleur. Leur regard, pendant qu'ils racontaient était comme habité de folie. L'horreur noire était sur la route. Par là, il y avait le camp de réfugiés près du village, la forêt et ... la maison des accueillis. Cantasha pensa à eux en se disant que les runes dont elle l'avait entourée, tiendraient cette horreur à distance. Elle n'avait pas mis de malédiction dans sa cantilation. Son inquiétude s'orienta vers les pauvres gens qui campaient près du village. Si la Force Noire avait fait comme avec les soldats, il ne devait plus rester âme qui vive. Elle en était là de ses réflexions quand une tornade se précipita sur ses jambes.
- Viens vite, viens vite, elle m’a dit que tu devais venir tout de suite !
Cantasha regarda ce qui s’accrochait à elle. Elle reconnut l’enfant. Son sang ne fit qu’un tour, La Force Noire attaquait la maison des accueillis et sa Mamaman.
- Viens vite, viens vite, elle m’a dit que tu devais venir tout de suite !
Cantasha regarda ce qui s’accrochait à elle. Elle reconnut l’enfant. Son sang ne fit qu’un tour, La Force Noire attaquait la maison des accueillis et sa Mamaman.
La Force Noire s'élança en avant avec la ferme intention de profiter au mieux de toute cette énergie vitale disponible dans cet enclos. Elle bondit mais n'avança pas. Elle était freinée par ce qui était autour d'elle. Contrairement aux runes de la fondation qu'elle avait facilement retournées, celles-ci faisaient de la résistance. Elle voyait pourtant le noir dans toute l'épaisseur du rouge. Elle affina sa perception et remarqua des filaments rouges qui ne disparaissaient pas. Disposés en filet, ils bloquaient sa progression. Protéiforme, elle aurait dû pouvoir se glisser dans le moindre petit espace entre les mailles. Elle fut obligée de se re concentrer sur cet obstacle. Elle se mit à suivre le filet runique. Sa colère montait contre celle qui avait cantilé ces défenses. C'est celle-là qu'il lui fallait pour atteindre la puissance, celle-là et le porteur de flamme. En attendant, elle était bloquée dans un réseau enchevêtré de fils rouges. La Force Noire se déplaça dans ce qui ressemblait de plus en plus à un labyrinthe. Il y avait des passages, des culs-de-sac, des faux raccourcis. Avec le temps sa colère prenait de l'ampleur. Il lui fallut trouver la faiblesse de la défense. C'est en arrivant presque à son point de départ qu'elle trouva l'autre faille : une porte, une ouverture curieuse, tortueuse et qui était accordé sur un seul être. Elle eut quelques difficultés à en profiter en raison des pierres runiques qui l'encombraient. Elle les annihila au moment où une petite lueur de vie semblait bloquée dans le passage. Trop petite pour valoir la peine de courir après, elle la laissa partir. Elle comprit que ce qui la bloquait le plus était le mélange des runes. Etalant sa conscience à tout l’ensemble de son être, elle chercha les runes qui ne faisaient pas partie de la défense première. Elle découvrit que toutes faisaient partie de ce qui avait été rapporté de la fondation. Cela l’arrangea car elles étaient plus faciles à annihiler. La Force Noire contempla ce qui restait. Elle découvrit un réseau structuré en mailles de runes de défense. Il avait été affaibli par les runes maudites et par les mauvais tracés faits sur les pierres, mais il était encore gênant. Elle se concentra à nouveau sur le premier point de faiblesse. Elle était sûre que là elle pourrait passer. Effectivement, la rune de malédiction avait profondément fragilisé le réseau faisant lâcher une maille. Elle réussit enfin à passer de l’autre côté. Elle se rua en avant vers la proie qu’elle cherchait.
Sintacasha avait suivi les mouvements de cette horreur. Elle connaissait les runes mieux qu’elle et elle avait compris la première que cette entité noire sans nom reviendrait là où il y avait eu la rune de malédiction. Elle se prépara au choc. Pour cela, elle cantila soigneusement des runes qu’elle choisit parmi les plus anciennes connues. Entablu lui avait appris beaucoup. Face à une telle chose, comme sa fille, elle ne trouvait pas de mot pour la nommer, il lui fallait aussi se préparer. Elle quitta ses vêtements. Elle cantila avec soin toutes les runes tracées sur elle, ajoutant la rune d’Entablu, c'est-à-dire son nom secret qu’il lui avait appris lors de leur union. Ainsi prête, elle continua sa cantilation avec d’autres runes, des runes de combat, des runes qui allaient fatiguer son ennemi, l’innommable. Elle entra en transe sachant qu’elle sentirait mieux les évènements. Sa dernière cantilation fut un chant d’amour à sa fille.
La Force Noire déboucha de la haie d’épineux au pied du tertre. Ombre parmi les ombres, elle progressa vers ce qui pour elle était un phare lumineux, la cantileuse. Profitant de l’obscurité sans lune qui régnait, elle bondit, envoyant plusieurs prolongements pour absorber sa proie.
Ils se consumèrent en un éclair de lumière. La Force Noire ne connaissait pas ce qui la traversa à ce moment-là. Elle avait déjà connu des contacts désagréables l’obligeant à chercher d’autres passages, mais ça jamais. Ce fut sa première expérience de souffrance. Ça avait un goût désagréable. Elle se redressa, cherchant à voir ce qu’il y avait entre elle et l’énergie qu’elle convoitait. Avançant prudemment, elle chercha les contours de ce qui la bloquait. Un de ses pseudopodes avançait. Il ressentait une douleur, elle le reculait. Par petites touches douloureuses, elle fit la cartographie de cette nouvelle défense. Vraiment cette cantileuse serait une nourriture goûteuse. A chaque contact blessant avec les runes invisibles pour elle, la Force Noire avait ressenti un spasme brûlant. Son être perverti s’en empara, faisant un but en soi que de souffrir. La Force Noire prenait plaisir à la douleur qu’elle ressentait. Elle renvoya de nouveaux prolongements vers ces lieux de plaisirs malsains. A chaque fois, elle allait plus loin, ressentant une satisfaction à la douleur ainsi ressentie. Elle avait compris que ces runes brûlantes étaient là pour lui consommer de l’énergie, mais ce que ne savait pas la cantileuse, c’est que la souffrance même était jouissance pour la Force Noire. A chaque spasme ; elle se renforçait tout en affaiblissant les runes en face. Vint un moment où elles ne furent plus une barrière à sa progression. Pour la Force Noire, Sintacasha apparaissait comme un geyser de lumière blanche qui l’éblouissait et l’empêchait de voir ce qui était devant. Devenue méfiante, elle ne se rua pas en avant. Elle préféra une approche plus lente, une approche qu’elle devinait plus angoissante pour sa proie. Ça n’en serait que meilleur.
La Force Noire déboucha de la haie d’épineux au pied du tertre. Ombre parmi les ombres, elle progressa vers ce qui pour elle était un phare lumineux, la cantileuse. Profitant de l’obscurité sans lune qui régnait, elle bondit, envoyant plusieurs prolongements pour absorber sa proie.
Ils se consumèrent en un éclair de lumière. La Force Noire ne connaissait pas ce qui la traversa à ce moment-là. Elle avait déjà connu des contacts désagréables l’obligeant à chercher d’autres passages, mais ça jamais. Ce fut sa première expérience de souffrance. Ça avait un goût désagréable. Elle se redressa, cherchant à voir ce qu’il y avait entre elle et l’énergie qu’elle convoitait. Avançant prudemment, elle chercha les contours de ce qui la bloquait. Un de ses pseudopodes avançait. Il ressentait une douleur, elle le reculait. Par petites touches douloureuses, elle fit la cartographie de cette nouvelle défense. Vraiment cette cantileuse serait une nourriture goûteuse. A chaque contact blessant avec les runes invisibles pour elle, la Force Noire avait ressenti un spasme brûlant. Son être perverti s’en empara, faisant un but en soi que de souffrir. La Force Noire prenait plaisir à la douleur qu’elle ressentait. Elle renvoya de nouveaux prolongements vers ces lieux de plaisirs malsains. A chaque fois, elle allait plus loin, ressentant une satisfaction à la douleur ainsi ressentie. Elle avait compris que ces runes brûlantes étaient là pour lui consommer de l’énergie, mais ce que ne savait pas la cantileuse, c’est que la souffrance même était jouissance pour la Force Noire. A chaque spasme ; elle se renforçait tout en affaiblissant les runes en face. Vint un moment où elles ne furent plus une barrière à sa progression. Pour la Force Noire, Sintacasha apparaissait comme un geyser de lumière blanche qui l’éblouissait et l’empêchait de voir ce qui était devant. Devenue méfiante, elle ne se rua pas en avant. Elle préféra une approche plus lente, une approche qu’elle devinait plus angoissante pour sa proie. Ça n’en serait que meilleur.
Cantasha paniquait. Vite, il lui fallait aller porter secours à Sintacasha. Elle prit Renatka par le bras pour attirer son attention. Ce dernier, après le récit des réfugiés, surveillait la mise en place des différents brasiers faits pour éclairer. Il savait produire de la lumière, mais ne voulait pas être bloqué sur place pour la générer. Il restait un bon moment avant le lever du soleil. Il fallait que les feux gardent leur puissance tout ce temps s’ils voulaient avoir une chance de repérer l’horreur noire avant qu’elle ne les détuise. Quand il vit le regard de Cantasha, il la serra dans ses bras voulant la rassurer, mais elle se dégagea vivement :
- Vite, vite, Sintacasha a besoin de nous !
- Oui, Cantasha, mais on ne peut pas partir comme cela. Il faut un plan.
- Mais tu ne comprends pas, elle va tuer Mamaman.
- Je sais le risque mais je ne veux pas te perdre aussi. Elle m’a tué deux fois et sans la rune de Corc, je ne serais plus là.
- Mais je suis plus forte qu’elle.
- Je sais Cantasha, mais sais-tu ce que tu vas faire quand tu vas rencontrer cette horreur ?
- Je vais prononcer les runes de mort.
- NON ! Elle se nourrit de mort, elle est la mort. Tu ne peux pas cantiler ces runes devant elle, sinon tu lui donneras la victoire.
- Ce n’est pas possible, il doit y avoir un moyen.
- Connais-tu des runes de vie ?
- Elles sont nombreuses celles qui aident à la vie.
- Non Cantasha, pas celles qui aident, celles qui sont vie, couleur, joie.
Un timide sourire apparut sur le visage de Cantasha.
- Oui, je vois ce que tu veux dire. Je peux essayer certaines runes pour cela.
- Tu n’auras pas beaucoup de temps. La chose est rapide.
- Oui, mais il faut agir vite. Emmène-moi !
Renatka ne savait plus quoi dire. Partir comme cela pour combattre cette chose innommable sans savoir ce qu’on allait faire lui avait coûté très cher. Il avait peur pour la vie de Cantasha, plus que pour la sienne. Il la comprenait aussi. Savoir que ceux qu’on aime allaient mourir était trop difficile à supporter. Il était dans l’incertitude. Sans Cantasha, le monde n’avait aucune chance. Il ne voyait pas comment lui pourrait lutter contre cette horreur. Il en était là de ses réflexions quand Cantasha lui redemanda fermement de l’emmener pour secourir Sintacasha.
- Ne pars pas !
- Vite, vite, Sintacasha a besoin de nous !
- Oui, Cantasha, mais on ne peut pas partir comme cela. Il faut un plan.
- Mais tu ne comprends pas, elle va tuer Mamaman.
- Je sais le risque mais je ne veux pas te perdre aussi. Elle m’a tué deux fois et sans la rune de Corc, je ne serais plus là.
- Mais je suis plus forte qu’elle.
- Je sais Cantasha, mais sais-tu ce que tu vas faire quand tu vas rencontrer cette horreur ?
- Je vais prononcer les runes de mort.
- NON ! Elle se nourrit de mort, elle est la mort. Tu ne peux pas cantiler ces runes devant elle, sinon tu lui donneras la victoire.
- Ce n’est pas possible, il doit y avoir un moyen.
- Connais-tu des runes de vie ?
- Elles sont nombreuses celles qui aident à la vie.
- Non Cantasha, pas celles qui aident, celles qui sont vie, couleur, joie.
Un timide sourire apparut sur le visage de Cantasha.
- Oui, je vois ce que tu veux dire. Je peux essayer certaines runes pour cela.
- Tu n’auras pas beaucoup de temps. La chose est rapide.
- Oui, mais il faut agir vite. Emmène-moi !
Renatka ne savait plus quoi dire. Partir comme cela pour combattre cette chose innommable sans savoir ce qu’on allait faire lui avait coûté très cher. Il avait peur pour la vie de Cantasha, plus que pour la sienne. Il la comprenait aussi. Savoir que ceux qu’on aime allaient mourir était trop difficile à supporter. Il était dans l’incertitude. Sans Cantasha, le monde n’avait aucune chance. Il ne voyait pas comment lui pourrait lutter contre cette horreur. Il en était là de ses réflexions quand Cantasha lui redemanda fermement de l’emmener pour secourir Sintacasha.
- Ne pars pas !
Sifréma venait d’intervenir en se jetant à genoux aux pieds de Cantasha.
- Tu es notre maîtresse enchanteresse. Sans toi la fondation n’est plus ! Je comprends ta peur et ta peine mais tu ne peux pas laisser les cantileuses sans personne pour les guider.
- Je t’entends Sifréma, mais je ne pourrais pas me pardonner d’avoir laisser Sintacasha sans aide face à un tel danger.
- Quand le démon est arrivé, et cette chose est pire que le démon, je me suis sentie envahie par toutes les pensées les plus noires de ma vie. Ton cœur est-il assez pur pour lutter contre eux ?
Cantasha ne dit rien. Elle sentait la peur, la colère, la peine bouillonner en elle. Aurait-elle suffisamment de paix intérieure pour cantiler ce qui doit être cantilé ?
- Sifréma, ta faute est grande, mais voici la peine qui va pour elle.
- Tu es notre maîtresse enchanteresse. Sans toi la fondation n’est plus ! Je comprends ta peur et ta peine mais tu ne peux pas laisser les cantileuses sans personne pour les guider.
- Je t’entends Sifréma, mais je ne pourrais pas me pardonner d’avoir laisser Sintacasha sans aide face à un tel danger.
- Quand le démon est arrivé, et cette chose est pire que le démon, je me suis sentie envahie par toutes les pensées les plus noires de ma vie. Ton cœur est-il assez pur pour lutter contre eux ?
Cantasha ne dit rien. Elle sentait la peur, la colère, la peine bouillonner en elle. Aurait-elle suffisamment de paix intérieure pour cantiler ce qui doit être cantilé ?
- Sifréma, ta faute est grande, mais voici la peine qui va pour elle.
Sifréma se prosterna encore plus bas. Les autres cantileuses firent cerclent autour d’elles. Parlant la langue runique ancienne, Sifréma dit :
- Je t’écoute Maîtresse. Je ferai ce que tu me diras.
Cantasha lui répondit dans la même langue.
- Je pars combattre l’innommable. Ma décision est irrévocable. Je sais qu’il n’y a pas d’autre chemin. Tu prendras la responsabilité des cantileuses. Vous viendrez sur mes pas pour combattre si je ne réussis pas. Tu as suivi les runes noires, maintenant tu as ouvert les yeux de ta connaissance, alors ta rédemption viendra des runes de vie que tu cantileras pour le bien de toutes. Prends cette enfant avec toi. Elle est comme une rune de chance. Elle a su venir, elle saura te conduire là où nous avons rendez-vous. Qu’ainsi tu sois celle que tu dois être.
Les cantileuses mirent genou à terre en entendant la formule rituelle de la fin du jugement. Cantasha se tourna vers Renatka.
- Maintenant, allons !
- Je t’écoute Maîtresse. Je ferai ce que tu me diras.
Cantasha lui répondit dans la même langue.
- Je pars combattre l’innommable. Ma décision est irrévocable. Je sais qu’il n’y a pas d’autre chemin. Tu prendras la responsabilité des cantileuses. Vous viendrez sur mes pas pour combattre si je ne réussis pas. Tu as suivi les runes noires, maintenant tu as ouvert les yeux de ta connaissance, alors ta rédemption viendra des runes de vie que tu cantileras pour le bien de toutes. Prends cette enfant avec toi. Elle est comme une rune de chance. Elle a su venir, elle saura te conduire là où nous avons rendez-vous. Qu’ainsi tu sois celle que tu dois être.
Les cantileuses mirent genou à terre en entendant la formule rituelle de la fin du jugement. Cantasha se tourna vers Renatka.
- Maintenant, allons !
Les cantileuses firent de leur mieux en suivant les instructions de Sintacasha. Elles firent reculer tout le monde vers les bâtiments de la Maison des accueillis. Puis se retournant, elles unirent leurs voix pour cantiler et danser du mieux qu’elles pouvaient les runes de défenses. Elles se doutaient que ce qu’elles faisaient n’avait pas la puissance de ce qu’aurait pu faire la maîtresse enchanteresse. Elles firent de leur mieux. Toujours suivant les ordres, elles firent s’armer de haches, de faux, de faucilles tous ceux qui pouvaient. Ainsi équipés, ils s’attaquèrent à la barrière d’épineux, seule manière de fuir.
Sintacasha ne craignait pas la mort. Elle avait vécu longtemps. Elle avait connu l’amour. Encore aujourd’hui, son cœur était rempli de l’amour d’Entablu. Sa mort l’avait beaucoup touchée. Le rejoindre ne lui faisait pas peur. Elle avait accompli ce qu’elle devait accomplir, passé le flambeau de la direction de la fondation à celle qui pourrait la conduire vers l’avenir. Elle pensait toujours qu’elle n’était pas celle qui pourrait mener les réformes. Elle avait trop longtemps dirigé le monde des cantileuses pour pouvoir inventer du nouveau. La nomination de Sifréma était une erreur mais qui s’était révélée favorable. Son cœur avait de nouveau battu d’amour pour quelqu’un d’autre. Ces derniers temps passés avec Cantasha l’avait fait irradier de bonheur. Aujourd’hui, comme Entablu, elle allait donner sa vie pour que vive sa fille, signe d’avenir. Bien sûr elle appréhendait un peu ce qui allait arriver. Elle n’était plus celle qui pouvait cantiler les cinq runes sacrées. Elle était elle, pleinement elle. C’est dans cette unité intérieure qu’elle allait affronter le monde du mal.
Forte de sa jouissance perverse, la Force Noire s’avança. Devant elle, tel un phare, se tenait la cantileuse. Elle vit derrière des barrières runiques se dresser. Devant la pâleur de leur structure, elle méprisa celles qui les avaient dressées. Tout cela n’était que de la piétaille qu’elle absorberait plus tard. Elle dressa sa noirceur devant la forme lumineuse. Elle voulut connaître le plaisir de faire peur. Se balançant tel un serpent devant sa proie, elle essaya de percevoir dans la colonne de lumière qui lui faisait face, les traits sombres de la peur. Elle eut la déception de ne rien trouver. Se déployant, elle engloba le tertre et celle qui était dessus. La lune se leva, révélant le noir de la Force.
La cantileuse restée en sentinelle, partit en courant prévenir les autres. Elle avait vu disparaître Sintacasha dans l’horreur noire. La lumière lunaire qui avait brutalement éclairé la scène ne laissait aucun doute. Tout le tertre était devenu plus sombre que la nuit la plus noire. Apprenant la nouvelle, tous redoublèrent d’effort. La peur leur tenaillait le ventre. Ils avaient déjà ouvert un brèche dans la barrière épineuse, mais auraient-ils le temps de finir avant l’arrivée de la chose immonde qui allait les poursuivre.
La Force Noire avait recouvert Sintacasha de sa nuit intérieure. Elle était sûre de sa puissance. Elle envoya des pseudopodes pour prendre possession de l’énergie de sa proie. Ceux-ci entrèrent en contact avec ce monde de lumière sans pouvoir le pénétrer. La Force Noire n’avait jamais connu cette situation. Elle avait toujours rencontré une faille, un petit trait sombre pour lui servir de porte d’entrée. Il ne lui restait plus alors qu’à forcer le passage pour profiter de l’énergie de ceux qu’elle touchait ainsi. Cela lui évoquait le contact avec les runes de défenses qu’elle venait de traverser. Là aussi, elle avait trouvé une faille, une erreur. Elle était devant un mystère. Cela la fit enrager. Etre protéiforme, la Force Noire était étalée sur une grande distance. Une partie d’elle était restée accrochée à la paroi pendant que le reste se déplaçait. Cela ne lui était possible que parce qu’elle avait rencontré des proies tout au long du trajet. Elle décida de se rassembler pour absorber cette énergie qui se refusait. La pression qu’elle exerça sur sa prisonnière augmenta au fur et à mesure que la Force noire se mettait en boule.
La Force Noire avait recouvert Sintacasha de sa nuit intérieure. Elle était sûre de sa puissance. Elle envoya des pseudopodes pour prendre possession de l’énergie de sa proie. Ceux-ci entrèrent en contact avec ce monde de lumière sans pouvoir le pénétrer. La Force Noire n’avait jamais connu cette situation. Elle avait toujours rencontré une faille, un petit trait sombre pour lui servir de porte d’entrée. Il ne lui restait plus alors qu’à forcer le passage pour profiter de l’énergie de ceux qu’elle touchait ainsi. Cela lui évoquait le contact avec les runes de défenses qu’elle venait de traverser. Là aussi, elle avait trouvé une faille, une erreur. Elle était devant un mystère. Cela la fit enrager. Etre protéiforme, la Force Noire était étalée sur une grande distance. Une partie d’elle était restée accrochée à la paroi pendant que le reste se déplaçait. Cela ne lui était possible que parce qu’elle avait rencontré des proies tout au long du trajet. Elle décida de se rassembler pour absorber cette énergie qui se refusait. La pression qu’elle exerça sur sa prisonnière augmenta au fur et à mesure que la Force noire se mettait en boule.
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